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Pourquoi Carrefour « insulte les pauvres »

Publié le 18 décembre 2013 par Copeau @Contrepoints
Opinion

Pourquoi Carrefour « insulte les pauvres »

Publié Par Le Parisien Libéral, le 18 décembre 2013 dans Social, Sujets de société

Le principe de précaution et l’interventionnisme public tuent le devoir d’assistance à autrui.

Par le Parisien libéral.

Lundi matin, une activiste de l’extrême gauche parisienne, Leila Chaibi, interpelle Carrefour.

Bonjour @CarrefourFrance cmt pouvez-vous d’1 côté travailler avec le @SecoursPop et de l’autre insulter les pauvres ? http://t.co/HTY5quhcgX
— Leila Chaibi (@leilachaibi) 16 Décembre 2013

La membre du Front de Gauche demande pourquoi Carrefour « insulte les pauvres » en faisant afficher sur les poubelles d’un supermarché ceci :

8 à huit

Les « pauvres » sont prévenus. S’ils prennent des produits périmés dans les poubelles, ce sera à leurs risques et périls.

Seulement, dans ce cas précis, le problème ne vient pas uniquement de Carrefour, mais du principe de précaution, qui trouve un débouché dans tout un tas de législation, dont cette recommandation faite par la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) concernant les produits qui ont une date limite de consommation (DLC).

Les produits soumis à une date limite de consommation (produits frais, charcuterie, viande) devraient être détruits dès lors que leur DLC est dépassée, d’où le fait que la DGCCRF recommande d’asperger d’eau de javel ces produits jugés périmés, afin d’éviter des intoxications et donc l’engagement de la responsabilité du distributeur devant les tribunaux (source : France Nature Environnement). Voila aussi pourquoi les ONG de proximité comme la Croix Rouge ont tant de mal à récupérer des produits alimentaires non secs ou conditionnés hors conserves qu’ils pourraient redistribuer. Saviez-vous, par exemple, que pour savoir comment donner de la nourriture à la restauration collective, il convient de lire 131 pages de réglementation et de recommandations publiques, donc étatiques.

Ces tonnes de réglementations sont évidemment adoptées au nom des pauvres. LSA, le magazine de référence de la grande distribution, note qu’à la DGCCRF on pense que « ce qui est mauvais pour les gens normaux n’est pas meilleur pour les gens pauvres ! » (source LSA). Et si on en croit cet article du Figaro qui parle de chaines qui se spécialisent dans les produits proches des dates de péremption, la DGCCRF veille !

Il ne s’agit donc pas uniquement d’une absurdité qui consiste à envoyer à la poubelle 10 ou 20% de la production alimentaire française, un chiffre choquant en soi, mais aussi des effets collatéraux des législations qui visent à surprotéger tout le monde. Il y a 40 ou 50 ans en Europe, et encore dans de nombreux endroits du monde, il n’y avait ni DLC ni DLUO, mais du bon sens et moins de nourriture industrielle et hors saison, aussi.

Ce qui est certain, c’est que les ONG réclament un assouplissement des règles concernant la consommation de produits proches de leurs DLC. La balle est dans le camp des législateurs et de la DGCCRF.


Sur le web.

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