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Le consentement masculin

Publié le 18 décembre 2013 par Juval @valerieCG

La question du consentement des hommes au sexe se pose assez peu puisqu'il est admis par tous et toutes qu'un homme est toujours partant pour du sexe. Et si par hasard, il ne l'était pas, il aurait un sacré problème.

Si l'on comprend à peu près - sans vraiment le respecter d'ailleurs - qu'il faut avoir le consentement d'une femme dans un acte sexuel, la question ne se pose pas pour un homme. Aucune fille ou femme n'aura jamais entendu "mais assure toi qu'il veut bien et ne va pas insister" parce qu'il est bien clair qu'il veut toujours.

La question de la sexualité masculine est souvent naturalisée, ramenée à une basse histoire d'hormones : l'homme est tout entier mu par la testostérone qui le pousserait à avoir des besoins vitaux en matière de sexe. Un homme qui ne serait pas très intéressé par le sexe, ou aurait une baisse, passagère ou non, d'envie sexuelle, serait perçu avec méfiance. Comment un homme pourrait-il ne pas avoir envie de sexe ? D'ailleurs ne pensent-ils pas qu'à "ça" ?

Les hommes n'ont donc pas à consentir puisqu'ils sont consentants par défaut ; donnez leur une femme, un homme, un enfant, une chèvre, une boite de pâté hénaff et ils la baiseront. C'est dans leur nature d'hommes et tout le monde est bien d'accord là dessus. L'idée est d'ailleurs dire que s'ils ne baisent pas, il arrivera des choses terribles. On m'a ainsi gentiment encore dit que l'interdiction des prostituées mènerait aux viols d'enfants. Nous serions donc obligés de sacrifier des classes de femmes et d'hommes (voire d'enfants pourquoi pas) pour que les hommes ne connaissent surtout pas la frustration sexuelle qui les mène toujours à violer. Fameuse image de l'homme n'est ce pas.

Frustration sexuelle les mots sont lâchés ; de Houellebecq à Beigebeder, toute une frange d'écrivains fameusement politiquement incorrects, nous expliquent que depuis quelques décennies (allez au hasard depuis le droit de vote des femmes ?), les hommes sont frustrés sexuellement. Ils font benoîtement le lien entre indépendance des femmes et frustration des hommes, n'hésitant pas à laisser entendre qu'on baise vachement mieux avec son inférieure en droits.

Si on commence à peine à entendre qu'une femme peut prendre l'initiative en matière sexuelle, personne n'a encore émis l'idée qu'un homme puisse refuser un rapport sexuel ou ne pas en avoir envie.

La question du viagra est assez intéressante ; l'envie masculine est ramenée à un simple trouble de l'érection. "Après tout, c'est bien mécanique tout ca !" L'éjaculation vaut jouissance alors que "chez les femme c'est plus cérébral". Un homme n'est jamais cérébral ; on sait qu'un homme qui ne bande plus a juste un problème mécanique et que s'il ne l'avait plus, il baiserait à nouveau car il est clair pour tous et toutes qu'il n'a pas d'autres envies. C'est ainsi que le viol ou l'agression sexuelle d'hommes par des femmes est vue comme une chance incroyable, un truc que tous les hommes attendent.  Cette affaire au Zimbabwe avait suscité la plus grande hilarité en France sans jamais imaginer le calvaire vécu par ces hommes.

La question du consentement féminin, nous y reviendron,s est complexe et une femme se retrouve souvent à dire ni oui ni non tant les règles en matière de sexualité sont peu claires pour les femmes ; en revanche, un homme, lui, n'a aucune raison de refuser  un acte sexuel sauf à vouloir sortir de la "maison des hommes" et à perdre en virilité.


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