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Fêtons à notre manière le quarantième anniversaire de la création de la ville nouvelle du Vaudreuil

Publié le 20 décembre 2013 par Gezale

Fêtons à notre manière le quarantième anniversaire de la création de la ville nouvelle du Vaudreuil


Fêtons à notre manière le quarantième anniversaire de la création de la ville nouvelle du Vaudreuil

Le préfet Hayem, le député Delahaye, Jean-Paul Lacaze. (photo JCH)

La première pierre de la ville nouvelle du Vaudreuil — c’est ainsi qu’on l’appelait alors — a été posée en 1973. A quelques jours de la fin d’année 2013, je me rends compte que le 40e anniversaire de la ville n’a pas été fêté. Je me dépêche de rattraper ce manque en publiant des souvenirs photographiques de l’événement. Sur l’une des photos on reconnaît le préfet Hayem, présent au nom de l’Etat, Jean-Paul Lacaze, directeur de l’Etablissement public de la ville nouvelle et un entrepreneur lovérien représentant le monde du BTP. La pose de cette première pierre d’un immeuble d’habitation situé dans la future rue Pierre première, ne se déroula pas dans la joie mais l’optimisme des bâtisseurs compensa la colère ambiante. Près de la tente montée pour l’occasion, les manifestants et les opposants vinrent en nombre. Parmi eux des agriculteurs locaux et du département et des habitants des communes dont certains furent expropriés par l’Etat. En effet, la Zone d’aménagement différé (ZAD) du Vaudreuil de 4500 hectares destinée à éviter une spéculation foncière effrénée était composée de terrains agricoles situés sur les communes du Vaudreuil, de Léry, de Saint-Etienne-du-Vauvray, de Poses, Portejoie, Tournedos-sur-Seine, Incarville et certains maires furent sur le terrain aux côtés de leurs concitoyens. J’ai souvenir de la présence de M. Femel, maire de Léry et de Mlle Dugue-Mac-Carthy, maire de Saint-Etienne-du-Vauvray.

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La vraie première pierre. (photo JCH

Les communes concernées se virent amputer de superficies importantes et leur territoire fut redessiné, un acte portant évidemment atteinte à leur développement individuel. La définition des nouvelles limites communales fut d’ailleurs l’objet de maints débats et de maintes délibérations dans les conseils municipaux concernés. Le décès très récent de Jean-Paul Lacaze a permis de réveiller quelques mémoires endormies et de se souvenir des oppositions farouches de certains hommes politiques (très connus) à la création de cette ville nouvelle. Le plus déterminé contre ce projet de ville fut sans conteste René Tomasini, député-maire des Andelys, opposé par principe à cette équipe de post soixante-huitards, doux rêveurs symbolisant l’utopie des villes à la campagne. L’ancien président du RPR fut associé dans le déni à Jean Lecanuet, maire centriste de Rouen, lequel voyait dans ce projet de ville nouvelle un adversaire potentiel de taille régionale capable de damer le pion à la capitale de la Haute-Normandie. N’évoquait-on pas la présence de 140 000 habitants en l’an 2000 ? Rappelons en quelques lignes ce que souhaitaient les pionniers de l’époque : Val-de-Reuil devait être le lieu privilégié d'une recherche innovante et d’un développement concerté. En 1969, La pensée ambiante des hommes de l'art raisonnait par réseaux et superpositions, continuités et complexités. Ce que les architectes souhaitaient, c'était éviter les effets de ghettos, les ségrégations pour aménager une ville équilibrée dans l'espace et dans les têtes. L’objectif était aussi d’anticiper le développement en équilibrant les zones urbaines, les zones d’emplois et les équipements collectifs : gymnases, médiathèque, terrains de sport, école de musique, théâtre, piscine etc. A l’évidence, la domination du logement social pesa et pèse encore dans un certain déséquilibre socio-économique petit à petit corrigé. Si Jean-Paul Lacaze fut le premier directeur de l’EPV et donc le plus créatif, il serait injuste d’oublier Pierre Troude, le plus pragmatique, Michel Doucet, le plus politique. Le dernier, un quatrième dont tout le monde a oublié le nom, liquida en 1986 — sur ordre du pouvoir politique — les affaires, vendit les meubles, supprima l’EPV, et disparut dans un anonymat dont il n’aurait jamais dû sortir. Ils furent les quatre mousquetaires d'une aventure qui n'en finit pas.

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Paysans et habitants des villages amputés. (JCH)

Comment évoquer le 40e anniversaire de la ville sans rappeler que la ville fut gérée au départ par un Ensemble urbain, entité administrative et politique unique en France ! L'Ensemble urbain aggloméra Incarville et Poses, Léry et Portejoie, Tournedos-sur-Seine et le Vaudreuil. Bernard Chédeville, alors maire du Vaudreuil, fut le premier très bon président de cet Ensemble urbain. Nous aurons l’occasion de poursuivre notre récit par d’autres étapes importantes de l’ex-ville nouvelle.
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