J'ai mis plus d'un mois à penser à cette phrase reçue et à cet avis sur mes écrits : "Trop sage... Trop policé... Trop politiquement et écologiquement correct... On a envie de gratter
pour voir the dark side of Lyanne... Il manque un peu de chair, de tourment... On a envie de donner une fessée à la fille un peu trop sage."
Alors pourquoi n'ai-je pas écrit la face cachée ? Ma réponse est simple, la pensée est bien trop créatrice pour que je souhaite créer autre chose que de la lumière. La pensée exprimée
est encore plus créatrice.
Dark side of the moon, on sait qu'elle existe, et qu'elle est aussi grande que la face de lumière. Derrière chaque mot de lumière s'étend mon ombre. Derrière la fille sage, tout un vécu pas sage
du tout !
Mais pour voir la face cachée, est-ce à moi de me tourner ? Je préfère inviter à un voyage astral et planétaire !
Regarde la lune, les hommes lèveraient-ils la tête avec autant de force pour imaginer autre chose que ce qu'ils ne voient pas ? L'essentiel est de voir chacun ses propres ombres, qui ne se
projettent que grâce à la lumière. Et sans les ombres, on n'aurait même pas conscience de la lumière, pas plus qu'on a conscience de la lune et des étoiles en plein jour...
Pourtant oui merci pour ces mots qui m'ont été sincèrement adressés, car ils me montrent qu'on a envie de voir la part d'ombre des gens, et que non seulement j'ai le droit de la montrer,
mais que c'est souhaitable. Et si ces mots ont porté et m'ont touchée, c'est bien parce que je pensais quand même que cette ombre n'intéressait personne... The dark side, pour moi, était une
source de rejet et non d'acceptation de qui je suis par les autres.
Alors mes tourments ? Lis les dans chaque article. Ils sont sous la neige qui redonne de la blancheur. Sinon, comment aurais-je pu être aussi sensible à cet espoir que donne la neige ? Ils sont
dans ce qu'on m'a pris, socle enfin de tout ce que je reçois. Ils sont ma force, ils sont le volcan qui brise le glacier sans honte. Pas un seul mot si écologiquement correct ne vient d'autre
part que d'un vécu réel dans une nature qui peut nous faire voir la mort derrière chaque parcelle de vie.