Il m'est venu une idée, tout à fait simpliste, mais hautement réconfortante.
Dans moins de trois semaines maintenant, je serai partie en stage, très loin de Brest, loin de Tarek. Partie pour trois mois. Je n'irai pas jusqu'à écrire trois "longs" mois, je sais déjà qu'ils passeront vite, que je ne m'ennuierai pas, c'est seulement que je ne les partagerai pas avec celui que j'aime (je me fiche royalement d'être jugée sur ces mots, j'assume totalement la naïveté de ce cliché fleur bleue, je suis simplement amoureuse).
Je me suis battue pour obtenir ces trois mois. J'ai beaucoup couru. J'ai souffert du stress, de la peur, du découragement. La procédure a été longue et éprouvante. J'ai hurlé à chaque imprévu, à chaque problème, à chaque retard, j'ai pressé mes poings sur les tempes un nombre incalculable de fois en sentant mon sang affolé battre dans mon crâne.
Je devrais me réjouir que tout soit finalement possible, que tout se soit résolu. De traverser l'Atlantique dans dix-neuf jours.
Trois mois à n'être plus qu'une, alors que je ne sais plus le faire.
On se parlera, c'est sûr. Téléphone, e-mail, on vaincra les huit heures de décalage horaire. Néanmoins, ce ne sera pas stable. Ce ne sera pas tout à fait nous.
Il m'est venu à l'idée que ce blog existera pendant tout ce temps. Et c'est un territoire commun, un truc à nous deux. Stable, qui existe tant que je suis ici et qui sera toujours là quand je serai là-bas.
Il m'en faut peu? Je n'en sais rien, j'ai juste un peu moins mal au coeur en pensant qu'une fois là-bas, écrire sur cette page sera tout comme être ici et écrire en sachant qu'il n'est qu'à quelques pas de moi.
Simple, ingénu, candide peut-être. Mais je m'en fous, c'est réconfortant.