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Dure. Rude. Liberté de bloguer. Ne s’use que quand on ne s’en sert pas.

Publié le 21 décembre 2013 par Mister Gdec
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Cette illustration est l’œuvre de Pascal Colrat. Votez pour lui > Cliquez sur l’image

Quand on blogue, que c’est politique, et qu’on ne se situe pas exactement au milieu de l’échiquier, ce qui permet une position plus confortable dans l’ordre du politiquement correct et du couramment admis, on s’expose forcément à des coups, surtout quand on s’évertue comme moi à manier l’écriture comme un sport de combat. Coups de boule réels ou figurés, coups de blues quand on a l’impression que ce que l’on écrit, quelle que soit la force des convictions que l’on y met, ne sert à rien ou pas grand chose puisque pour seul exemple  les mêmes idées puantes sont toujours aussi volontiers répandues. Coups de mou, coups de force et coups de cœur font également partie du voyage, varié, mouvementé, animé… Déterminé. Le mien date de 2008… Une éternité. Jamais je n’aurais pensé durer si longtemps, m’astreindre à une telle discipline  qu’est celle, bien réelle, de pondre mon billet quotidien dans une telle durée. Cela vous forge un caractère et une certaine manière de penser, d’articuler les arguments, de répondre du tac au tac sans tergiversations quand les pensées sont claires, et qu’elles doivent l’être chaque jour au moment précis où l’on attaque le clavier, billes en tête, pas forcément toujours très frais. Rassembler inconsciemment toutes les informations lues les jours précédents pour leur donner un impact resserré autour d’un même point qu’est le thème précis que l’on veut aborder. Lui donner un angle de vue correspondant à ce que l’on recherche à provoquer comme émotion, sentiment, réflexion ou plaisir, chez le lecteur. Du moins, ce que l’on s’imagine, car l’effet produit n’est pas toujours celui espéré…. Trier dans l’actualité plus ou moins foisonnante LE sujet qui nous importe, celui qui fait sens et que l’on estime devoir émerger parmi les autres, en lui donnant plus de visibilité, à notre humble niveau, c’est à dire quelques centaines de visiteurs, ce qui est peu, mais pour autant pas négligeable. Leur avis m’importe beaucoup pour ne pas bloguer dans le vide. Car il y a la frustration de ne pas savoir ce que ceux qui lisent mes (nos)  billets pensent, quand les commentaires se font (de plus en plus) rares, alors que je ne les censure jamais, sauf s’ils contreviennent aux lois en vigueur, ce qui est clairement défini dans ma page d’avertissement, je ne prends donc personne en traitre. Je travaille déjà chaque jour pour produire du texte et du sens ici bénévolement, il ne manquerai plus que je me voie traduit en justice simplement parce que j’aurais laissé passer des saloperies par mégarde. Faut pas pousser le militantisme dans les orties…  jusqu’à l’absurde.

Venons y. La liberté de bloguer ne s’use que quand on ne s’en sert pas, donc. Et que l’on ne produit que du consensus. Chacun qui fréquente plus ou moins assidûment ce blog l’aura remarqué, ce n’est ni mon registre ni mon souci. Je veux bousculer, faisant mienne la formule de René Char selon laquelle ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience. Notre époque prétendument libérale devient à mes yeux en effet hautement liberticide, de manière sournoise, insidieuse, sans que le danger ne dise jamais sans nom et, pire, que ses responsables prétendent nous protéger. Ce faisant, ils nous asphyxient… Caméras de surveillance partout au point qu’on ne se sente plus tranquille même en pissant simplement contre un mur, parce que l’on est un homme et qu’on a donc la chance de pouvoir se le permettre, ce qui devient vite un délit par nos temps extrêmement frileux où l’on va bientôt taxer l’air que l’on respire… Propos de plus en plus aseptisés qui ne doivent plus comporter la moindre trace de réflexion personnelle sous peine d’être aussitôt taxés de populisme par la police de la pensée. Surveillance totale et permanente dans tous les réseaux de communication, quels qu’en soit le support : mails, internet, téléphone fixe ou mobile, transactions financières de toutes sortes, tout étant numérisé s’expose donc par nature à la captation et à l’intrusion dans la vie privée, ce que personne ne semble voir, savoir, contrôler, encadrer … Intolérable fliquerie de notre intimité, quand on est pourtant si fort de n’avoir rien à se reprocher. Inadmissible.

Aussi, bloguer devient le dernier luxe que l’on puisse s’offrir, de pouvoir dire haut et fort que l’on est pas d’accord, que l’on pense différemment, que l’on a plus de nuance que ne le permet le buzz ambiant sur tel ou tel sujet, qu’on a des choses différentes à proposer pour construire avec d’autres un monde meilleur, le nôtre n’étant pas franchement satisfaisant sans quoi on ne s’abîmerait pas ainsi dans le militantisme, et dans un blog, parce qu’on ne trouve pas le plus souvent intéressante la manière dont l’info en général est traitée. Ou que la priorité donnée par la presse nationale sur tel ou tel sujet nous paraît parfois insensée et ridicule. Ainsi la prostate du père François, dont le tout le monde se fout mais dont tous les journaux parlent. Lamentable.

A propos de l’art de bloguer, le collègue RVA a émis une intéressante idée, que je voudrais justement vous exposer, celle selon laquelle il trouvait totalement débile  le fait que des blogueurs protestent contre une loi mettant en danger le secret des sources, car ils ne sont pas journalistes, qu’ils ne font aucunement de l’investigation.

Cette population là de blogs politiques est donc exclue de la chose “source secrètes“: elle ne fait et c’est déjà pas mal , que reproduire des informations trouvées ailleurs, les éditorialise, rajoute des fautes, des gros-mots, des avis éclairés ou pas etc.. On doit être sûr d’une chose, celui ou celle  qui est dans la chose “politique” as peut être des indiscrétions qui ne sont pas des enquêtes, et des informations à source secrète : tout ça se retrouve dans les gazettes des entreprises de presse.

Le blogueur n’est pas un journaliste, en effet nous ne produisons pas d’enquête. En publiant des billets,  on ne fait en fait que recopier des “informations” à valeur diverse: twitt d’un politique ou d’un troll aviné,  gros pdf de  l’OCDE,  vidéo découpée d’un média TV. Nous glosons dessus avec plus ou moins de succès et donc de visites.

On l’aura compris j’espère en lisant ce que je viens de pondre au kilomètre sans efforts, ce n’est pas, mais alors pas du tout ma façon de penser mon activité sur ce blog, à moins de ne considérer que l’angle strictement juridique de l’affaire, ce qui n’est pas ici ma préoccupation première, malgré quelques précautions de bon sens. Car dans ma vie quotidienne, si jamais une information importante était portée à ma connaissance et que la divulgation de celle-ci permettait de faire avancer la cause des idées que je défends, je crois que je n’hésiterai pas une seule seconde, sauf à mettre en danger ou en difficulté quelqu’un(e) ce qui est tout de même extrêmement rare. J’ai d’ailleurs déjà  utilisé cette possibilité sans que personne n’en soit inquiété, à part moi, lors de la campagne des présidentielles… et n’en ai pas fait un fromage. J’ai pourtant été menacé de mort, moi aussi, personnellement…. Passons. Mais j’aimerais quand même que les blogueurs aient, comme les journalistes, un statut qui leur permettent de ne pas être inquiétés seulement en raison des idées qu’ils véhiculent ou des informations qu’ils transmettent. L’arme judiciaire est en effet un peu trop souvent utilisée par certains politiques ou notables de mauvaise foi pour faire taire ceux qui auraient des informations trop dérangeantes à produire… Ce fut pourtant le cas à maintes reprises si mes collègues blogueurs bien informés veulent faire l’effort de s’en souvenir, notamment lors de l’affaire de Fansolo, qui eut à subir la pression judiciaire d’un certain maire atrabilaire qui n’appréciait guère son humour. Ou de l’ami Bonnet qui n’eut pas la judicieuse idée d’employer un mot plutôt qu’un autre à propos d’un certain homme en robe… Et aussi des rebondissements permanents de ce blogueur là confronté avec plus ou moins de violence en de multiples épisodes à la manière si particulière de ses édiles municipaux de gérer le patrimoine commun… Et enfin, toi aussi, Maître de Politeeks, à propos d’une autre affaire qui te valut les foudres judiciaires d’une grosse blonde qui tache.

Tu vois, Ronald, factuellement même, nous ne pouvons pas être d’accord, et j’utilise sciemment l’exemple d’un blogueur franchement pas de mon camp politique pour te faire comprendre ton erreur.  C’est un exemple, mais son travail personnel, bien qu’orienté puisqu’il vise clairement et ouvertement des fonctions électives, n’en constitue pas moins un vrai travail d’investigation, et je doute que la moindre gazette de la moindre commune de France accepte de publier de telles informations, qui ne peuvent provenir que d’un média citoyen. Et le fait de prétendre comme tu le fais qu’il suffirait à un blogueur de confier ses infos à un journaliste pour de vrai afin de relayer l’information me semble bien peu conforme tant à la réalité  qu’à la conception que je me fais du travail du blogueur, qui aspire à rejoindre celui de nos homologues qui, dans certains pays, sont inquiétés en raison des informations qu’ils transmettent, ce qui n’est le cas par chez nous que dans une moindre mesure mais quand même. Inquiétons nous de la question de nos droits avant qu’il ne soit trop tard, cela ne me semble pas inutile.

PS  Finalement, c’est toi qui a raison sur le coup de la charte. Je revendique à présent le droit à l’insulte. Pourquoi serais-je le seul à m’en priver ? J’emmerde donc en bloc  les sarkozystes, le front national et son clan lepéniste porcin, les identitaires, les anti-mariage pour tous et autre homophobes, les cathos intégristes et autres vieux réacs, Rioufol, Dieudonné, Soral et consorts, les conspis, l’UPR et les autres gens du même acabit qui participent du confusionnisme politique ambiant pour permettre que se répandent les idées les plus nauséabondes sous prétexte de liberté d’expression et d’action anti-système. N’en soyons pas dupes, à gauche, vraiment.

Ah oui, j’oubliais. Il convient de rajouter à la liste les #fauxcialistes, aussi. Ils font beaucoup de mal à la gauche pour de vrai et participent eux aussi au confusionnisme politique si préjudiciable à l’avancement de nos idées.

PS3: putain, ça fait du bien ! Toute cette bande de cons néo réacs à la mort moi le nœud, qu’ils pourrissent en enfer !


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