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Corps, femmes, bouffe

Publié le 09 mai 2008 par Jfa

Le site Ocha se veut “ressource sur l’alimentation, les cultures et les comportements alimentaires en relation avec les identités, la santé et les modes de vie“. Il propose une newsletter à laquelle je suis abonné.

Son cahier d’avril portait sur: “Corps de femmes sous influence. Questionner les normes” et propose ses articles en-ligne. Nul doute que les visiteuses de mon blog vont s’y précipiter. Quelques extraits:

“Des sociétés andines pré-colombiennes aplatissaient le front de leurs ressortissants dès la naissance en plaçant les nouveaux nés dans des berceaux comportant une planchette s’appuyant sur le front de l’enfant. Ailleurs, on perce le nez, les oreilles, les lèvres, des hommes comme des femmes. Ailleurs encore, on tatoue, on lime les dents, on scarifie… Les pratiques corporelles de ce type sont extrêmement nombreuses et, encore une fois, universelles, sous une forme ou une autre”….

“J’ai toujours été frappée par le fait que, dans notre société (mais dans la plupart des autres également), les corps féminins dans leur ensemble arrivaient à se conformer à la forme valorisée du moment : 50 cm de tour de taille quand il faut, rabotage des fesses ou au contraire rebondissement lorsque c’est la mode, poitrines plates ou balcons avantageux. Comment faisons-nous? D’où nous vient cette capacité?”. (L’auteur de ces lignes est une femme).

L’histoire montre que la femme s’est libérée des accessoires étouffants (corsets et autres instruments de torture) pour mieux retomber dans une contrainte “insidieusement affective, esthétique, voire morale”. “La représentation du corps féminin s’est lentement transformée, pour devenir celle d’un corps très mince, voire éthéré, jeune et performant, libéré de tout carcan, matériel, cela s’entend, car le carcan moral et immatériel est devenu de plus en plus pesant”….

“Les belles Japonaises ressemblent déjà aux belles Chinoises qui rappellent les belles Occidentales auxquelles ressemblent aussi les belles Africaines. Un même modèle à la fadeur un peu mièvre des top models, qui ont remplacé les stars d’antan, plus diverses, plus personnelles et dont les actions pouvaient porter la contradiction à l’esthétisme commercial”…. “On constate finalement que la plupart des femmes occidentales ne se sentent pas bien dans leur corps”.

Et on en arrive à ce que: “parmi les femmes de corpulence «normale» selon les normes officielles (Indice de Masse Corporelle), 24 % seulement déclarent avoir le poids qu’elles souhaiteraient peser et 21% à penser que leur poids réel correspond au poids «bon pour la santé».

Comme le disait J. Baudrillard, le corps “s’est littéralement subsititué à l’âme dans cette fonction morale et idéologique”


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