La pension légale des indépendants est particulièrement maigre, nous l’avons déjà constaté plus d’une fois et chacun le sait maintenant. Pour cette raison, les indépendants ont tout intérêt à prendre les choses en main et à compléter leur pension par d’autres moyens. Heureusement pour eux, le système des pensions possède également un deuxième et un troisième pilier.
La Pension Libre Complémentaire pour Indépendants (PLCI)
Tout comme les salariés, les indépendants peuvent développer leur pension via leur activité professionnelle. Il existe également pour eux un deuxième pilier du système des pensions. La Pension Libre Complémentaire pour Indépendants (PLCI) est la formule d’épargne la plus intéressante pour les indépendants. Les versements que vous effectuez pour votre PLCI sont fiscalement déductibles. Il en existe deux formules différentes. Dans la PLCI classique, l’indépendant peut verser jusqu’à 8,17 % de son revenu net imposable, avec une prime de minimum 100 EUR et de maximum 3.017,73 EUR (2013 – exercice d’imposition 2014). Il existe également la PLCI sociale, qui est semblable à la PLCI classique, mais complétée par un certain nombre de garanties de solidarité (incapacité de travail, indemnisation forfaitaire en cas de maladie grave,…) Il est possible d’y verser jusqu’à 9,40 % du revenu professionnel net imposable, avec un maximum de 3.472,05 EUR (2013 – exercice d’imposition 2014). Il est recommandé d’utiliser pleinement les possibilités fiscales de la PLCI, avant de recourir aux autres possibilités d’épargne-pension. Les professions médicales doivent verser leur contribution dans un plan de pension sociale INAMI.
Et au moment du paiement ?
Au moment du paiement du capital de pension (à partir de 60 ans), ce capital sera bien sûr également soumis à l’impôt. Il y aura alors une retenue INAMI de 3,55%, et le capital restant sera imposé selon le principe de la rente fictive, ce qui est intéressant. Le bonus constitué est en effet exempté d’impôts. La rente fictive devra être ajoutée aux revenus pendant 10 ans (ou 13 ans, si le paiement a lieu avant 65 ans). Ceci est avantageux, parce que les pensionnés ont des revenus bien plus faibles, ce qui entraîne une imposition moins forte.
L’Engagement Individuel de Pension (EIP)
Pour les chefs d’entreprise indépendants d’une société qui touchent une rémunération mensuelle, on a prévu l’Engagement Individuel de Pension (EIP). Il s’agit d’une sorte d’ “assurance de groupe”, mais pour une seule personne. L’EIP est fiscalement intéressant, parce que l’entreprise peut déduire les primes comme coûts. Les bénéfices imposables de l’entreprise sont de cette façon optimalisés. Les réserves du contrat d’épargne ainsi constituées sont également protégées en cas de faillite.
Le troisième pilier
L’indépendant peut également se constituer une pension grâce au troisième pilier du système des pensions. Nous entendons par là l’épargne-pension via un fonds d’épargne-pension ou une assurance épargne-pension et/ou l’épargne à long terme au moyen d’une assurance vie individuelle. Cette forme d’épargne-pension bénéficie également d’un traitement fiscal intéressant. Vous récupérez 30 % via la réduction dans l’impôt sur les personnes physiques. Pour l’épargne-pension, la déduction maximale s’élève à 940 EUR, ce qui donne une réduction d’impôts de 282 EUR. Pour l’épargne à long terme, le montant maximum est de 2.260 EUR, ce qui permet une réduction de 678 EUR. (Revenus 2013 – exercice d’imposition 2014)
Également…
On parle parfois du quatrième et du cinquième pilier du système des pensions. Sous le terme de quatrième pilier, on entend l’épargne individuelle et les placements sans avantages fiscaux. Ceci est évidemment très important pour les indépendants. Le terme “cinquième pilier ” est parfois utilisé pour désigner la possession de sa propre habitation. En effet, si vous possédez votre propre maison, vous n’aurez pas à payer de loyer.
En ce qui concerne la pension, la situation des indépendants n’est guère enviable. Heureusement, il existe plusieurs méthodes pour compléter la maigre pension légale et malgré tout maintenir un certain niveau de vie après la retraite.