C’est l’enfer. Tous les protagonistes sont morts dès le lever de rideau et c’est un fantôme qui propose de nous raconter comment. La Compagnie Les Affranchis joue une pièce écrite par un des leurs. Tous les ingrédients du vaudeville sont là : mari et femme, amants et maîtresses, avec un soupçon d’homosexualité et, pour autres références contemporaines, un projet de voyage vers Mars, un coach malveillant, Claude François et Joe Dassin. Cette brève présentation devrait ajouter qu’on y rit de bon cœur, et que, connaissant l’issue, on ne s’attache qu’à la façon dont elle se met en place. Quelques bons mots, un personnage étrange à qui il n’arrive que des malheurs, et un fantôme qu’aucun protagoniste ne voit ni n’entend, à l’exception de son frère et du public. Cela donne l’occasion d’un jeu particulier dans lequel j’ai repéré deux scènes : l’affrontement des deux sœurs dont les poitrines belliqueuses oppressent les innocents frère et sœur, et la naissance d’une rumeur (le fantôme dit, à peu près : « regardez bien, celui-ci ne dira plus rien et les autres vont inventer sa légende à sa place »). On nous ferait croire n’importe quoi.
J'ai vu ce spectacle, proposé par SNL (Solidarités Nouvelles pour le Logement) à la MJC Boby Lapointe de Villebon-sur-Yvette (91).