
Cela ne devrait surprendre personne. Dans le modèle québécois, l’État doit tout subventionner, alors pourquoi pas les partis politiques? Mais ce régime de financement a des effets pervers. D’un côté, les partis sont trop heureux de ne plus avoir à faire l’effort de recruter des membres ni de s’astreindre aux corvées de lever de fonds. De l’autre, les électeurs se déresponsabilisent et laissent au gouvernement le soin de financer les partis. À moyen terme, la contribution des électeurs va s’éroder, voire disparaître. Alors pour compenser, le gouvernement augmentera le financement public au détriment des contribuables.

Mais pourquoi la CAA, les clubs sociaux, les organisations bénévoles, etc., peuvent-ils se financer en recrutant des membres, mais que les partis politiques ne le pourraient pas?
La force d’un parti politique et par extension de la démocratie réside dans la participation active de la population. Le régime actuel de financement va à l’encontre de ce principe, mais cela est tout à fait compatible avec la culture qui prévaut dans le modèle québécois : pourquoi s’embarrasser de la démocratie quand les élites politiques savent bien mieux que nous ce dont nous avons besoin. En finançant les partis avec l'argent des contribuables, ils vont jusqu’à prétendre connaître le parti politique que nous désirons soutenir.