Deux histoires différentes

Très curieuse fin d'année et troublant "entre-fêtes".

NON ! Il ne s'agit pas du déni "Hollandais" et d'une courbe non inversée, mais d'un Dieudonné qui envahit tout à coup la presse et de "Médiapart" étouffé en silence.

Première histoire, la promotion de Dieudonné par Valls

Vous ne trouvez pas curieux qu'à l'aube d'une tournée qui doit le mener dans de nombreuses grandes villes de France, l’inventeur de la "quenelle", dont personnellement j'ignorais complètement l'existence, soit mis en scène et "promotionné" par le Ministre de l'Intérieur lui-même. Manuel Valls réaffirme dans Le Parisien, son intention d'interdire ses spectacles, prétextes selon lui à «une campagne d'antisémitisme et de racisme».

Il le fait à un moment où les campagnes pour les municipales vont sans doute se durcir ici ou là et déjà Patrick Menucci, à Marseille, interpelle Jean-Claude Gaudin : "j'ai questionné le Maire de Marseille afin d'avoir des explications quant à la tenue d'un spectacle de cet individu le 2 février dans une salle dont le propriétaire est la ville de Marseille et oui je lui ai demandé d'empêcher la tenue de cette représentation."

On commence à Marseille; ne doutons pas que les mêmes "interpellations innocentes" se reproduiront ailleurs : quel beau thème de campagne ...

Tu es pour ou contre Dieudonné dans ta commune ? Réponds salopard !

Il est évident que le maire refusant de s'engouffrer dans la démarche d'interdiction se verra immédiatement amalgamé : pas pour l'interdiction de Dieudonné, donc antisémite, raciste et allié au FN, Nazi etc. etc.

Du point Godwin en vue!

Que l'humour de ce monsieur soit de mauvais goût certes mais que monsieur Valls en soit à monter le personnage en épingle médiatique à ce point en dit long. Peu importe si tout ce bruit médiatique fait un peu plus la promotion du fameux geste et de Dieudonné puisque ça peut éventuellement  gêner l'adversaire. On peut lire "Une mauvaise quenelle" et aussi, "la posture de paria, un ascenseur pour son succès"

"La fausse indignation est la forme la plus répugnante de l'hypocrisie"

Deuxième histoire, l'essai "d'assassinat" de Médiapart

Ici, il vous faudra des bonnes lunettes pour en découvrir la description. C'est dans un mutisme presque complet que s'effectue le contrôle fiscal de l'organe de presse en ligne. Un contrôle qui pourrait compromettre à court terme l’existence même de la publication qui révéla les réalités de l'affaire Cahuzac, mettant un terme au déni du pouvoir.

Cahuzac n'est pas le seul, et nombreux sont les politiques qui doivent à Médiapart quelques insomnies.

Dans son blog Edwy Plenel écrit ces lignes : "Mediapart a reçu, jeudi 26 décembre, la première notification de redressement fiscal : pour nos trois premières années d’exercice (2008, 2009 et 2010), l’administration nous réclame déjà plus d’un million d’euros. À l’application d’une TVA discriminatoire sur la presse en ligne s’ajoute une pénalité de 40 %, augmentée d’intérêts de 4,8 % par an. Ce contrôle, imposé d’en haut et fait dans l’urgence, est donc bien destiné à tuer Mediapart au moment même où il s’apprêtait à consolider son indépendance économique."

On peut lire la totalité de son explication ici et la prise de position du président de la Société des amis de Mediapart, le mathématicien Michel Broué.

En consultant les réseaux du PS on peut aussi lire ...  Un exemple : "pour un site qui dénonce à longueur de ligne les tricheurs du fisc je trouve cela bien drôle .... demander seulement après coup au nom du droit d 'être taxé comme la presse écrite c'est son droit et il a raison de le revendiquer, mais je regrette il a voulu tricher qu'il paye" ...

Peut importe la "liberté de la presse" et son indépendance, puisque celle-là nous gêne ...

Il n'y a bien sûr aucune relation entre ces deux histoires, l'une fortement "buzzée", l'autre parfaitement "bâillonnée".

Pourquoi ?