Nous publions c-dessous un communiqué de presse de l'association Défense et Avenir des Harkis.
Communiqué de presse
A propos de la boutade sur l'Algérie du Président de la République française du 16 décembre 2013
ENTRE MAUVAISE BLAGUE ET INSULTE
OU
LE JEU FOURBE DE NOS GOUVERNANTS
Le 16 décembre, devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), le chef de l'État avait déclaré sur le ton de la plaisanterie que son ministre de l'Intérieur Manuel Valls était rentré d'Algérie "sain et sauf" en ajoutant : "C'est déjà beaucoup".
Face à l'excitation médiatique que ces mots ont pu soulever du côté algérien, François Hollande s'est empressé de faire part dans un communiqué, de "ses sincères regrets pour l'interprétation qui est faite de ses propos" puis d'en faire part à son homologue, Abdelaziz Bouteflika.
Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères, avait estimé qu'il s'agissait là d'un "incident regrettable" et d'une "moins-value" pour les liens entre nos deux pays.
Ce n'est pas la première fois que des représentants algériens tentent d'instrumentaliser des propos tenus par des responsables politiques français en les sortant de leur contexte.
Nous serions néanmoins tenté de nous demander si l'Algérie est un pays si sûr, pourquoi leur Chef d'État vient se faire soigner durant plusieurs mois dans un hôpital français ?
L'Association Défense et Avenir des Harkis (A.D.A.H.) entend rappeler à cette occasion et à toute notre classe politique, qu'en 2000, le président Abdelaziz Bouteflika, en visite officielle en France, avait déclaré : « Les conditions ne sont pas encore venues pour des visites [en Algérie] de Harkis. [...] C’est exactement comme si on demandait à un Français de la Résistance de toucher la main d’un collabo. »
Il a fallu un mois, pour que Jacques Chirac, alors président de la République Française, répondant à une question de Patrick Poivre d’Arvor le 14 juillet 2000, réagisse à cette attaque contre des compatriotes.
Face à cette insulte, la France attend toujours les excuses de Monsieur Abdelaziz Bouteflika !
Si Alger s'indigne aujourd'hui devant des propos sortis de leur contexte et dans le cadre d'une mauvaise blague, pourquoi Paris ne s'indigne-t-elle pas quand un responsable politique algérien insulte ouvertement les français sur leur propre sol ?
Sans encourager une réponse à la Gérard Longuet, ex-ministre de la Défense (UMP) qui, à une question sur la demande par Alger "d'une reconnaissance franche des crimes perpétrés par le colonialisme français», s'était fendu d'un «bras d’honneur" en direct à la télé, l’Association Défense et Avenir des Harkis invite les responsables politiques des deux bords de la méditerranée à déposer les armes une fois pour toutes et sortir de cette spirale sans fin.
Certes, nous ne nous faisons guère d'illusion sur l'évolution des relations entre ces deux gouvernements.
Entre un pouvoir qui a osé, contre toute vérité historique, instituer la date du 19 mars comme journée du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie, et un gouvernement FLN algérien corrompu et dictatorial pour lequel, c'est un jeu et un enjeux depuis des années que de chercher à amener la France sur le terrain de la repentance, les bases d'une nouvelle alliance entre ces deux pays ont peu de chance de voir le jour dans un avenir proche.
L'Association Défense et Avenir des Harkis demande à François Hollande, président de notre République de respecter ses concitoyens et la mémoire de ceux qui se sont battus pour notre pays. Il est d'ailleurs temps de mettre fin à cette danse du ventre incessante de nos politiques de tout bord devant leurs homologues algériens.
Si économiquement, la France perd du terrain sur le marché algérien, s'effaçant derrière la sur puissance chinoise, est-ce une raison pour continuer à bafouer l'honneur de notre pays et de ces concitoyens face à un État qui refuse la main tendue ?
Mais, à six mois des élections présidentielles algériennes et l'annonce de la candidature toute désignée du président du parti du FLN, Monsieur Bouteflika, pour un quatrième mandat en 2014, qui peut croire à un réel changement de cap dans les relations entre la France et l'Algérie ?
Combien de temps encore, faudra-t-il assister au jeu fourbe des gouvernants des deux bords de la méditerranée, contre l'intérêt des peuples qui ne demandent qu'à unir leur avenir ?
François BENREDJEM,
Président de l'Association Défense et Avenir des Harkis (A.D.A.H .)