A Tamié(1)
- Naga-uta -
Enlacées, sept roses,
dans un cadre grandiose
où recueillement,
silence et tranquillité
portent réconfort,
rendant un vibrant hommage
aux sept religieux
de Tibhirine un matin
sauvagement tués,
sept roses, vêtues de pourpre,
de sang maculé,
en appellent, en ces lieux,
à la convenance
de la dévotion des hommes,
à la dignité
de Pierre, homme de paix
et de réconciliation,
de Tamié abbé,
et à la solennité
des moines trappistes.
La tourmente identitaire,
dans leur monastère,
s'étant insidieusement
infiltrée sous traits
d'un islamisme rampant,
retraite pieuse
dès lors, à eux s'imposant,
ils étaient venus,
un temps, se régénérer,
conforter leur foi,
surtout se réconcilier
et retrouver paix.
Mémoire de leur passage,
dans l'éternité
des humains et des divins,
en sept roses rouges
s’incisant dans l'inconscient,
est gardée toujours présente.
© 2013 Raymond Matabosch
Extrait de "Les oies sauvages"
Recueil de Naga-uta et de Haibun
Notes
(1) L'abbaye Notre Dame de Tamié est un monastère cistercien-trappiste situé dans le Massif des Bauges, à 900 mètres d’altitude, à proximité du Volde Tamié, sur le territoire de la commune de Plancherine, près d'Albertville, en Savoie. Deux des moines de Tibhirine, assassinés en 1996 en Algérie, dans des conditions mystérieuses et controversées, venaient de Tamié.