Belgique : record législatif battu !
Publié Par Oliver Rach, le 30 décembre 2013 dans BelgiqueLe Moniteur belge a pulvérisé son record d’obésité établi en 2012 : plus de 100.000 pages de nouvelles réglementations se sont abattues sur les Belges en 2013.
Par Oliver Rach, depuis Liège, Belgique.
L’information vous aura sans doute échappé : les médias traditionnels, trop occupés à parler sport, people et fin d’année, ont en effet complètement oublié d’en toucher mot à leurs tristes lecteurs. Seuls Legal World, L’Écho et maintenant Contrepoints relaient cette nouvelle qui, pourtant, mériterait meilleur sort de la part de ceux qui se targuent d’être un contre-pouvoir.Le record d’obésité du Moniteur belge — le journal officiel en Belgique —, établi l’an passé à plus de 89.000 pages, a été pulvérisé au cours de cette année. Plus de 100.000 pages de lois, règlements, arrêtés divers, arrêts des hautes cours nationales, etc., ont été publiées en 2013 — soit sept fois plus qu’à l’orée des années 80. Cela confirme la tendance actuelle du tout-à-l’État, seulement dénoncée en Belgique francophone par de petits mouvements politiques comme l’Union des Libéraux (UdL) et le Parti libertarien (PLib). À n’en pas douter, la coalition dirigée par le Premier ministre Elio Di Rupo (PS), est entièrement vouée au peaufinage des finitions socialistes de l’immeuble Belgique : de toutes les autorités du pays, elle est celle qui a commis le plus grand nombre de pages de règlementations (plus d’un tiers), devant la Région flamande (30 p.c.) et la Région wallonne (18 p.c.).
Les palmes de la bureaucratie sont d’ailleurs attribuées à ces trois exécutifs, dans le désordre. L’or revient au gouvernement flamand, qui a publié trois arrêtés relatifs au statut du personnel enseignant, lesquels, mis bout à bout, cumulent 10.000 pages de prescrits. Le gouvernement wallon échoue — un brin honteux — à la seconde marche de ce podium du socialisme, avec un peu moins de 3000 pages pour sa réglementation du Code wallon de l’action sociale et de la santé des pouvoirs publics wallons. Pourtant, avec un tel titre à rallonge, il partait en pôle position. L’argent, donc, — tiens, tiens — pour Rudy Demotte (PS) et son équipe. Enfin, le bronze est attribué au fédéral qui, avec ses contrats de gestion des quinze services publics fédéraux, dont l’INAMI, a noirci 2500 pages du Moniteur belge.
Les écologistes seront soulagés d’apprendre que le journal officiel belge n’est plus publié en version papier depuis 2003. Les citoyens désabusés, quant à eux, penseront peut-être que le vieil adage d’Aristote, Nemo censetur legem ignorare, était en fait une boutade adressée, de loin, de très loin, aux sociétés bureaucratiques modernes.
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