En écoutant les belles mélodies de Nolwenn Leroy, en me lovant dans le canapé, tranquillement chez moi, sans travailler aujourd'hui, je savoure cette année.
Réussie ou non, je ne ferai pas le bilan car je n'ai jamais cru aux dates, une symbolique inutile du temps, une obligation de plus dans un agenda du quotidien, avec les horaires du train, du métro, les rendez-vous, les repas, les réunions, les retours, les déplacements. Non halte au temps !
D'ailleurs je n'ai pas ma montre aujourd'hui, ni même mon téléphone, je me coupe de ce stress direct ou indirect, je glisse dans la journée, sous mon pull doudou épais, du fait main par une amie, je suis bien dedans. Lasse de fatigue des récentes fêtes, des derniers jours de closing commercial, je suis si bien chez moi, entre deux années, entre deux amours, enfin celui qui s'est fini. J'ai dit halte à ces semaines où je ne l'aimais plus, où nous n'avions plus rien en commun, plus rien à nous dire, plus rien à faire sous la couette. Un bon livre, moins contraignant qu'un mâle en détresse, surtout aux heures des repas, et les week-ends sans copains. Je l'ai déjà oublié, son parfum, même si cinq ans c'est beaucoup, et finalement si peu. Là, je nombrilise une main sur mon collant opaque, dégustant ce bien-être au parfumde thé fumé, je jette un oeil à mes bottines en cuir noir, posées sur le parquet. Avec des paillettes, un truc de filles, je souris en pensant aux copines, à mes meilleurs amies, à mes soirées récentes sur les blogs des amies virtuelles.
Tiens oui, cette année j'ai croisé en vrai des copines du net, devenues des pipelettes en sms, en emails et au téléphone, on rit, on fait des soirées ensemble, du shopping parfois. Une nouvelle tribu, avec des moments complices, des nouvelles amitiés, et puis un autre bonheur, des moments où je suis seule, enfin. J'aime cela.
Trentenaire, seule, sans enfant, je dois avoir des défauts, j'en souris encore. Ma réussite professionnelle, mais surtout le hasard sont deux vecteurs de cette situation, mais je le vis bien. Je dépanne les copines mariées quand elles veulent laisser leurs bambins pour une soirée en amoureux, je m'occupe des bambins, une tata bis. Aussi plus discrètement, je donne de l'argent à des associations pour les bébés, les familles en difficultés, j'aide parfois dans le centre local des restos du coeur. J'aime donner des sourires, partager des instants privilégiés avec mes voisines plus âgées, avec ma grande tante, une dame érudite si drôle, ou avec mes grands-parents, très vieux, très complices, coincés dans leur bulle de temps anciens.
Trentenaire, quadra, quinqua, je suis ainsi, je serai ainsi, et si le hasard me donne un mari, tant mieux, tant pis, des enfants, pourquoi pas. Je n'ai aucune grille de formatage du l'homme idéal, encore moins de la famille idéale, je vis avec la mienne, au présent, parents, frères, oncles et tantes, neveux et nièces, cousines et les derniers grands-parents.
Je suis une femme d'aujourd'hui, la même pour 2014.
Nylonement