L'eau du Nouvel An et le temps des petites gourdes..., en Égypte antique !

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Le retour de l'inondation...

Celui du débordement bienfaiteur...

Le messager tant attendu, celui d'une nouvelle prospérité, d'une Nouvelle année...

Nous sommes bien en cette saison dénommée Akhet !

Débutant à la mi-juillet...

Et se pérennisant jusqu'à la mi-novembre...

Ainsi, les rayons de Râ qui avaient bien desséchée la terre de Kemet trouvait en cette période son antagoniste en l'inondation !

Une période qui fit la richesse véritable de Kemet, et cela en tout point, notamment en apports naturels :

- D'eau,

- De déchets organiques de tous genres,

- De débris rocheux également,

- De ce fameux limon noir qui donna d'ailleurs souvenez-vous, le nom même de cette belle contrée, Km.t, "la terre noire",...

- ...

Une gourde ptolémaïque !

Importante gourde à panse.

L'objet est orné de 2 rosaces.

Très belle engobe noire.

A noter une fêlure sur l'une des rosaces.

115 mm. de hauteur.

Source / Lien

Les gourdes du Nouvel An...

Nommées ainsi car on y découvrit quelques inscriptions gravées les ornant, et qui visiblement étaient offertes en cadeaux !

Et ceci au niveau des fêtes relatives au Nouvel An de cette contrée antique à savoir le 19 juillet !

Le lever héliaque de Sirius coïncidait alors à l'inondation annuelle de l'itérou...

Plan de l'article...

→ "La fin de quelque chose est toujours le commencement d’autres choses"...

→ Mais pour que la Nouvelle Année puisse se réaliser...

→ Le premier jour, le premier mois de l'inondation tant attendue...

→ Une nouvelle année pleine de promesses...

→ Ce fut alors le temps des petites gourdes dites "du Nouvel An"...

"La fin de quelque chose est toujours le commencement d’autres choses"...

Ainsi la fin d'Akhet abordait le début de cette saison de Peret, celle relative aux riches cultures !

De la mi-novembre à la mi-mars...

S'en suivait alors la saison de Chemou, mais vous le savez bien, cela fut le temps des récoltes variées, nombreuses...

Il en allait donc de même quant à la fin d'une année qui engendrait inéluctablement une nouvelle et riche période,...

Ainsi, ce fut véritablement l'annonce d'une Nouvelle Année !

En fait...

Mais vous le savez déjà, n'est-ce pas ?

Dans ce contexte historique, nous devrions être aux environs du 19 Juillet...

Mais pour que la Nouvelle Année puisse se réaliser...

Et ceci dans les meilleures conditions qui puisse être...

Il ne fallait surtout pas négliger les déités !

→ Comme cette netjeret léonine que l'on nomma Sekmet...

"La puissante"...

"La flamme de Râ"...

Une divinité terriblement dangereuse car Sekhmet fut bien "cet œil de Râ en fureur" !

Alors, il fallait bien ménager la bienveillance surtout en cette période de rupture et de renaissance... Je pense évidemment à la fin d'une année et le début d'une autre...

En fait, nos anciens devaient particulièrement la prier lors des cinq jours épagomènes qui correspondaient, je vous le rappele, aux cinq derniers jours de l'année qui étaient bien réputés comme néfastes ! Jours que Thot avait gagnés au jeu afin de permettre la naissance de certains netjerou et qui figuraient en toute fin de l'année égyptienne...

La prier...

Afin qu'elle puisse ne pas apparaître sous cette forme irascible et guerrière, celle de Sekhmet la "lointaine", responsable probable des différents fléaux annuels !

La prier avec conviction...

Elle saura sans aucun doute maîtriser son ardeur destructrice et se faire chatte plutôt que lionne...

→ Ainsi on découvrit des endroits avec des textes qui devaient visiblement être prononcés par ce que je nommerais ici des prêtres-lecteurs...

Au niveau de certains temples comme à :

- Kom Ombo,

- Esna,

- Edfou aussi,

- ...

→ Et que dire du netjer typique de cet itérou et tout du moins de la fameuse crue, je pense à Hâpy bien sûr... ?

→ Saviez-vous que l'on pouvait aussi y sacrifier, à cette occasion, l'oryx... ?

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De très belles antilopes qui furent visiblement responsables dans certains paradigmes d'avoir énervé la fameuse lionne !

Elles se seraient apparemment opposées à l'étoile de Sepedet, vous savez celle qui devait permettre d'annoncer aux prêtres la venue de la crue tant attendue !

Sothis si vous préférez....

Environ 945 avant notre ère...

© Richard Barnes

Source

"Wrapped in linen and reverently laid to rest, a queen’s pet gazelle was readied for eternity with the same lavish care as a member of the royal family.
In fine, blue-trimmed bandages and a custom-made wooden coffin, it accompanied its owner to the grave in about 945 BC."

National Geographic.

Le premier jour, le premier mois de l'inondation tant attendue...

Le 19 juillet...

Ce fut alors le retour de la fameuse lionne !

L'inondation arrivait alors !

Serait-elle suffisante ?

Atteindrait-elle les 16 coudées optimales ?

→ Peu, et ce pouvait être la famine... !

→ Trop importante, et cela pouvait engendrer de nombreux dégâts...

Mais à la fin de cette Empire pharaonique...

Sous la dynastie des Ptolémées...

A partir du 4e siècle avant notre ère...

Ils inventèrent cette échelle qui permettait finalement d'anticiper :

- Le niveau de l'eau divine,

- Probablement la date également de l'arrivée de la crue,

- Mais davantage encore, les futurs impôts ! Pas mal non ?

- ... Je mentionne bien évidemment leurs fameux nilomètres ! Lesquels d'ailleurs continueront à être utilisés de façon régulière jusqu’au cœur de l’époque musulmane i.e. au 9e siècle B.C. !

Le Nouvel An était donc là, et la fameuse fête du Nouvel An existait bel et bien !

Une nouvelle année pleine de promesses...

Dont chacun avait certainement l'espérance qu'elle puisse être autant bénéfique que possible !

Rien ne semble avoir véritablement changé, finalement... !

Bien que limoneuse et rougeâtre...

L'eau du Nouvel An...

Celle relative à l'inondation semblait bien renouveler l'eau du fleuve !

De plus, elle fut pour nos anciens Égyptiens une eau pure... !

Aussi la recueillait-on rituellement dans de petites gourdes dites "du Nouvel An"...

Cette eau constituait alors un vrai symbole celui de la prospérité pour chaque foyer de Kemet !

L'Itérou, le Nil salvateur fut bien déifié, souvenez-vous alors du netjer Hâpy !

Une gourde...

Au nom de Psammétique II !

N 960 du Louvre.

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Gourde avec vœu de bonne année...

H: 12,7 cm ; D: 9,4 cm

N 960.

Par les netjerou :

- Ptah,

- Sekhmet,

- Amon,

- Mout.

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L'embouchure de cette belle gourde est :

- Papyriforme,

- Bien flanquée de deux anses probablement en forme de singes stylisés ! Et de plus, ils se tournent le dos...

Quant à sa panse, voyez, elle est ornée sur ses deux faces !

En partie supérieure : un collier à double rangs...

Un décor partiel de résille entoure l'objet... Il semble visiblement remplacer les traditionnelles formules de bonne année !

Faïence émaillée bleue....

Partiellement glaçurée...

Un éclat est apparent à son embouchure, sinon cet objet est intact !

Ce fut alors le temps des petites gourdes dites "du Nouvel An"...

Tout le peuple se réjouissait à ce moment là ! Il semblerait alors que cela fut l'occasion d'offrir des cadeaux...

Déjà le cadeau avec quelques inscriptions personnalisées avait une vraie signification :

→ Il devait apporter une bénédiction divine à celui qui donnait !

→ Quant à celui qui le recevait, cela lui conférait une sorte de gage de prospérité personnelle ! De fait, vous l'aurez bien compris, se souhaiter une bonne Nouvelle Année fut primordial pour nos anciens !

Cela avait ce sous-entendu probable que cette inondation puisse apporter le bénéfice tant attendu :

- Prospérité à chacun, comme au pays du reste,

- Moissons et récoltes à foison...

- ...

"Oupèr renpèt néferèt"

"Longue vie et bonne année"

"Tel Netjer accorde une heureuse année nouvelle à..."

On donnait visiblement des petites gourdes remplies de l'eau divine :

- Quelque peu aplaties,

- Elles avaient de plus cet aspect un peu lenticulaire,

- Décorées par des motifs variés,

- Comportant pour certaines des inscriptions hiéroglyphiques comme par exemple "Qu'Amon ouvre une bonne année à son maître",...

- ...

Le fait de préciser qu'elles devaient contenir de l'eau est une idée bien plaisante finalement, nonobstant, c'est un point qui ne semble pas partagé par tous les auteurs ! Car, il faut noter que nous ne possèdons, à ma connaissance, aucune preuve qu'elle pouvait avoir contenu cette eau divine...

En tout cas, il me semble bien :

- Que cela furent des gourdes parfaitement propices à garder l’eau divine ! Semblant parfois être munies d’anses ! Serait-ce afin de faciliter son transport ?

- Les deux faces ne sont pas toujours semblables !

- ...

Amasis...

Grand bâtisseur et grand réformateur...

570 - 526 avant notre ère.

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595 à 589 avant notre ère.

Sully, premier étage, vitrine 13, E 5328

Gourde portant un vœu de bonne année au nom du roi Psammétique II.

26e dynastie...

En faïence siliceuse !

H : 13,20 cm ; D : 9,80 cm.

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A suivre l'année prochaine... !

A fin d'en connaître davantage, je vous invite à consulter :

• Sources...

Perpillou-Thomas, F., Fêtes d'Égypte d'après les papyrus Grecs, A.N.R.T, Lille, 1991.

Germond, P., Les invocations à la bonne année au temple d'Edfou, N°11, Aegyptiaca Helvetica, Ägyptologisches seminar der universität, Basel, 1986.

Egberts, A., Praxis und system, die beziehungen zwischen liturgie und tempeldekoration am biespiel des festes von Behedet, pp. 13-38.

Grégory Lanners, "Le jour de l'An en Égypte ancienne", dans Toutankhamon Magazine, n^o 25, février / mars 2006, p. 46-48.

S. Guichard, "Faïences", catalogue d'exposition, Paris, 2005, pp. 147-151.

• Sitographie...

Wikipedia

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La fête du Nouvel An existait bien en Égypte ancienne !