Satisfecit du FMI et de la Banque mondiale pour la stabilité macro-économique de l’Algérie : Cap sur la diversification

Publié le 02 janvier 2014 par Ouadayazid1
D.R

Dans leurs évaluations périodiques de l’économie algérienne durant l’année 2013, le FMI et la Banque mondiale ont émis des appréciations favorables quant à sa stabilité macro-économique, mais préviennent des carences de la diversification de l’économie, qui constituent le «maillon faible» de la sphère économique du pays.


Tandis que le Conseil d’administration du FMI devra se réunir en janvier 2014 pour l’élaboration de son rapport annuel sur l’économie algérienne, les indications préliminaires livrées récemment par ses experts avancent que les perspectives restent, certes, favorables à court terme, mais avisent que la viabilité budgétaire et la stabilité financière à moyen terme deviennent davantage tributaires de la volatilité des cours du pétrole. Le FMI pronostique une croissance de 2,7% en 2013, contre 3,3% en 2012,  en raison de la baisse de l’activité dans le secteur des hydrocarbures et de l’effet de la consolidation budgétaire, tandis que l’inflation, qui était proche des 9% en 2012, a été ramenée à 4,5% en octobre dernier, grâce, notamment, à une politique monétaire prudente.    

Vulnérabilité à la baisse des cours pétroliers  

 
Mais l’institution de Bretton Woods ne manque pas de prévenir que la  position financière extérieure de l’Algérie, bien qu’elle demeure solide, a commencé à donner des signes d’affaiblissement en raison d’un double facteur de vulnérabilité : baisse des recettes des exportations d’hydrocarbures et hausse des importations. C’est dans cette optique que le FMI considère que la priorité pour l’Algérie, à l’instar des autres pays exportateurs pétroliers de la région MENA, est d’augmenter sa résistance à tout choc de baisse des revenus pétroliers tout en diversifiant  son économie face à une population active en augmentation constante et rapide. Un meilleur climat des affaires, une solide base industrielle et une formation de qualité sont parmi les principales mesures à mettre en place pour diversifier l’économie, stimuler la croissance du PIB non pétrolier, baisser le chômage et augmenter les exportations hors hydrocarbures, sachant que le  secteur pétrolier et gazier représente 98% des exportations, 70% des recettes publiques et près de 40% du PIB du pays, mais qui n’emploie que 2% de la main-d’œuvre.

Une manne financière inédite pour amorcer le décollage économique  

    
Lors de sa visite à Alger en mars dernier, la directrice générale du FMI, Mme Christine Lagarde, a relevé que rares sont les pays qui peuvent se  targuer, comme l’Algérie, d’avoir une dette extérieure de moins de 2% du PIB ou des réserves de changes équivalentes à plus de trois ans d’importations. Cela dit, elle a avancé qu’avec une croissance mondiale encore faible, il est peu probable que cette situation offre les conditions les plus propice pour maintenir les prix pétroliers à un niveau élevé ou entretenir la croissance des exportations algériennes d’hydrocarbures. C’est dans ce sens qu’elle a soutenu que l’Algérie a l’occasion de créer  sa propre réussite en préconisant qu’un secteur privé dynamique doit exister à côté du secteur public de façon à créer une économie plus diversifiée dans laquelle un grand nombre de secteurs enrichissent l’économie tout entière à travers, notamment l’amélioration du climat des affaires. C’est le message délivré également par la vice-présidente de la Banque mondiale pour la région MENA, Mme Inger Andersen, lors de son séjour à Alger en mai dernier. Cette haute responsable à la BM a salué la réussite de l’Algérie à maintenir la croissance malgré des défis internes et externes importants, mais elle a insisté sur la diversification de l’économie pour générer, à la fois, l’emploi et la croissance. Que ce soit pour le FMI ou la BM, l’Algérie dispose d’un grand potentiel et d’une marge de manœuvre financière inédite pour amorcer le décollage économique qui doit renvoyer à faire de la rente des hydrocarbures un tremplin pour générer des secteurs industriel et de services créateurs d’emplois et à forte valeur ajoutée tout en diversifiant l’économie et les exportations.

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