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The King of Kong : a Fistful of Quarters

Publié le 02 janvier 2014 par Be-Games @be_games

Don’t get chumpatized

28 février 2008, 79 minutes

Réalisation : Seth Gordon

Production : Beau Bauman, Joshuah Bearman, Ed Cunningham et Ross Tuttle

Insert coin

The King of Kong (10)
Voici une petite phrase, tirée du site IMBD, qui pourrait résumer The King of Kong à elle toute seule : « Diehard video game fans compete to break World Records on classic arcade games. »

Bien entendu, aguicher le chaland avec si peu de mots serait un peu court, asseyez-vous donc et laissez-vous emporter tout au long de ce conte moderne, qui vous chroniquera les aventures des amateurs du stick qui n’ont jamais totalement délaissé les années 80.

Le documentaire devait à l’origine aborder le monde de la compétition dans le jeu vidéo, mais a changé d’optique en cours de route. Billy Mitchell (et sa glorieuse moustache) est un compétiteur et détenteur de plusieurs records dans le monde de l’arcade. Il tient un restaurant et possède sa propre marque de sauces. Piquantes. Sortez le Post-It Bad Guy et préparez-vous à le coller, il servira d’ici peu. Mitchell a commencé son parcours dans le monde du flipper, avant de devenir un excellent joueur des grands classiques de l’époque. Il a ainsi terminé Pac-Man jusqu’au kill screen, mais détient également toute une série de records sur les great ones de l’époque, dont un des plus emblématiques d’entre-eux, Donkey Kong.

The King of Kong (5)
Steve Wiebe, quant à lui, est un professeur, amateur de musique et père de famille. Son sourire à la William Leymergie lui donne tout de suite un côté sympathique, prenez cette fois-ci votre feutre vert et commencez à écrire G-O-O-D…  enfin, vous avez compris. Steve aime le défi, et décide un beau matin de se lancer à l’assaut du record de Billy.

Au milieu, la grand’ rue où s’exhibent tous les demi-dieux du pixel : Twin Galaxies, et son arbitre au polo rayé, Walter Day. Incorruptible, taillé dans le marbre, il décidera du haut de son tableau d’affichage de ceux qui seront auréolés de gloire, l’Histoire retenant malheureusement rarement les seconds couteaux.

D’une certaine façon, tous les protagonistes de ce film sont hauts en couleur, que ce soit le joueur pro qui muscle son poignet à grand coup d’haltères, ou celui qui nous sort son « I don’t drink, I don’t smoke, I don’t get drugs, I play videogames », on a là un magnifique de l’époque dorée des salles d’arcade à l’ancienne, avec ses champions, ses codes et ses règles.

Level one : Wiebe versus Mitchell

The King of Kong (7)
Steve Wiebe ne fait pas les choses à moitié. Comme un athlète, il prépare le terrain, et au lieu d’haltères et de banc de musculation, il décide d’installer la borne d’arcade de Donkey Kong dans son garage, et tente de grappiller petit à petit le score de Mitchell. Etude de templates, affinement des déplacements et des litres de sueurs plus tard, le chemin vers le score visé se rapproche. Il y arrivera finalement, au terme d’une partie épique et épuisante. Alors que tout semble plié, on apprend que Mitchell fait invalider son score suite à une suspicion de modification de sa borne, refusant que son record tombe (*insérer ici un son tadaam-dramatique*). Bien entendu, le fait que Mitchell fasse partie du jury de Twin Galaxies fait peser énormément de suspicions sur son impartialité (*vérifier s’il reste un tadaam en stock*).

Level two : Funspot

The King of Kong (13)
Le score de Steve ayant finalement été révoqué, il décide de faire tomber le record de Mitchell en direct, à la salle Funspot, afin d’éviter toute contestation ultérieure. Badaboum, Mitchell en profite pour relancer le duel, et remonte son score de plus d’une centaine de milliers de points. Bien entendu, il ne le fera pas en direct, mais via l’envoi d’une cassette, sans date, qu’il enverra à Twin Galaxies. A-t-il réalisé cette cassette lors de sa grande époque, en prévision d’un challenger trop talentueux, afin de garder la main sur son Empire un peu plus longtemps ?

La guerre des nerfs est commencée, et les deux camps ont leurs détracteurs, le spectateur lui-même finira inévitablement par prendre parti pour l’un ou pour l’autre, mais surtout on sent une émulsion collective, de celle qui porte les champions, les stars, ou comme ici, un peu des deux à la fois.

C’mon dude, it’s just a game

The King of Kong (6)
Des documentaires intéressants sur les jeux vidéo, il en existe des tas, pourquoi devriez-vous donner sa chance à celui-ci? Avec un peu de chance, j’espère premièrement que vous avez un quelconque attrait pour les jeux vidéo, sinon vous ne me lisez que pour augmenter les stats du site grâce au petit billet que je vous ai filé à cette soirée « pantless furries are our friends ». Ensuite, celui-ci arrive à faire passer le jeu vidéo au second plan, pour s’intéresser à ses pratiquants, et il le fait de fort belle manière. Et c’est là toute la force du réalisateur.

On voit les joueurs s’énerver, se passionner, pleurer, vivre, et tout simplement montrer leur côté humain, même si le tout est énormément mis en scène, à la sauce téléréalité, les sentiments en plus.

Prenons par exemple la scène du restaurant, où Wiebe voit Mitchell rentrer, et ce dernier refuse de manger dans le même resto que lui. Ça sent la mise en scène à plein nez, et pourtant ça marche. Des regards en coin, un côté mélo, et vos petits poings se serrent imperceptiblement. Bouh, le vilain Mitchell.

N’en disons pas plus, je pense que vous avez compris que ce documentaire vaut les 79 minutes de vie que vous allez lui octroyer, et avec un peu de chance, vous pourrez même le regarder avec madame ;)

Behind the scene

Bonus : allez visiter le forum de Darth Nuno et le topic où il a rencontré Billy Mitchell en live lors d’un voyage aux States. Ce dernier explique que pour réussir un bon film, il faut un méchant et un gentil, et qu’il devait jouer le rôle du bad guy afin de donner un intérêt au documentaire. C’est bourré de photos, c’est passionnant à lire, et ça vous ouvrira les yeux sur tout un pan du personnage, qui gagne à être connu.

http://www.dragonslairfans.com/smfor/index.php?topic=827.0

Le film a gagné 5 awards du “Best Documentary” et a été nominé pour 4 autres dans la même catégorie.

The King of Kong a attiré des centaines de joueurs, qui ont finalement fait tomber les scores de Steve et de Billy, la rançon de la gloire leur aura finalement valu leur couronne. Steve possède aujourd’hui la 7ème place, tandis que Billy est 8ème.

Billy Mitchell a gardé la première place du classement pendant 18 ans !

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