Un texte comme je les aime et vous?
Intense. C’est le mot qui touche au plus près ce qu’a été cette année pour moi. La plus intense en 25 ans de pratique sportive sans doute. Ca va au-delà du sport. Parce que pour le sport, ça n’a pas été top. Après 2012 en mode blessure, et des saisons de déplacements sur trail où je voyais les provinciaux à Paris et les franciliens en province, il était temps de remettre de l’ordre, et me laisser guider au hasard des courses.
J’ai pris beaucoup de plaisir à vaincre des courses sans gloire, à partager des off, à vivre des accompagnements. Le tout lié à de belles nouvelles rencontres ou retrouvailles. J’en ai jamais fait autant de ma vie en si peu de temps. Certaines qui comptent maintenant beaucoup pour moi. Je ne citerais personne, elles le savent, certaines se reconnaitront, et je remercie les personnes qui m’ont approché. Je passerais sur les déjeuners runners, les afters run, les pasta, les expos, les salons, un repas inoubliable avec des amies auprès d’une étoile, les déplacements bien accompagnés, les entraînements improvisés pour faire du bien et relancer des morals, les pots improvisés pour des rencontres. Et tout ce que je garde pour moi de moments perso plus intenses, et les autres moments perso de la vie plus privée où j’ai eu aussi ma dose. Il y a aussi les gens de province non vus ou revus, avec qui on vibre, et avec lesquels le net est un bel outil pour patienter.
Début d’année en petite forme, un off de nuit Versailles/Rambouillet/Versailles avec un diable pacman mangeur de kilomètres………Un salon Ecotrail sur un après-midi partagé. Des douces championnes retrouvées, et Sylvaine, qui gentiment nous voit à 2 l’accompagner sur sa course. Elle n’aurait jamais gagné en nous attendant, j’en ris encore…….Le marathon de Paris, Running Expo et ses rencontres magiques. Mon accompagnement de 2 pom pom girls merveilleuses, tout en y voyant plein de gens sur le parcours…….Un marathon de Sénart un peu bénévole, et en accompagnement d’une femme, un petit soleil à elle seule, dont je n’aime pas quand les nuages l’obscurcissent…….Une reconnaissance de la MontagnHard, week-end de rires et sourires, entre ciel et terre, entouré de ce qui est un peu ma famille…….Une Sénartaise, où une adoratrice du rose me créé une jupe sur mesure pour courir au milieu de 1000 femmes. Douce période où je retrouve le soleil, prolongée par une course chez les Laveuses, accompagnant une minimaliste sur une marche de podium……..Arrive la MontagnHard, et son décor que je me prends, comme l’amour des gens autour……..S’ensuit une période d’été mitigée, minimaliste en courses et rencontres, à part une ballade en kayak, moi qui n’aime pas trop l’eau. Jusqu’à une belle Virée fin septembre, bénévole au profit de la maladie de Crohn…….
Puis j’ai basculé sur les 2 mois les plus intenses, à passer dans la même semaine du chaud au froid, de la tristesse à la joie. Un rodéo de vie. J’ai pris plaisir à retrouver des petites bêtes furetant partout en France, au Maroc, dans un décor de toute beauté. J’ai vu un peu de ce que je suis dans les yeux de gens de peu. J’ai continué dans la tristesse sportive de tout un groupe au retour, avant de me soigner auprès d’un team de rêve autour d’une tour Eiffel. Rencontres admirables. J’y ai retrouvé le soleil ce jour-là,celui qui fait lever la tête et vous montre un chemin vers un horizon de chaleur. Mettre son cœur sur une balance et se laisser guider. J’ai ensuite regardé un soir, s’envoler un ballon dans le ciel. Je ne regarderais plus le ciel comme avant, ni l’eau d’ailleurs. Ce fut ensuite un week-end solidaire, Sans Raison, où j’ai mis une Bacchante. Pour finir à courir derrière 2 mariés, belles personnes montrant le chemin du bonheur, le vrai, celui qui est partagé, pas celui des courses qui n’est qu’un plaisir. J’ai œuvré à cœur perdu et fidèlement pour un superbe meeting solidaire handisport. La vision d’un fou furieux qui m’a fait boucler l’UTMB en 1h15 en me tordant de rire. Enfin une corrida de Noel, retrouvailles de mon team international préféré, peuplé de créatures de rêves, femmes solaires qui me font tourner autour du monde, et auprès de qui on devrait se ressourcer quotidiennement. J’ai été un renne entouré de reine.
Pour la partie course, ça n’a pas été une année riche.Contracture d’hiver, pas trop entraîné, pas de perspective de tour Eiffel, ce fut le choix de l’Ecotrail 50 kms en 5h14. Début mai, seul réveil de l’année,le trail Oise, 38 kms en 3h43, 12e au scratch et 1er V2,seul podium de l’année, inespéré. L’été, l’ultra MontagnHard en mode hippo flemmard, et un Cul d’Enfer en mode thalasso patinoire. Après, ce fut un faux mouvement entraînant un souci de hanche pas encore disparu.
Pour la partie off, j’ai relevé quelques personnes sur les bords des chemins, prêtes à jeter leur âme dans le fossé. J’ai eu des rendez-vous loupés, décalés, remis à une autre année, voire dans une autre vie. Des rencontres hasardeuses, des poursuites de rêves qui ne m’arriveront peut être jamais, mais me portent toujours ailleurs toutes les nuits, toujours plus loin. Certaines m’ont relevé au moment où je me perdais moi-même. Certaines marquantes et promesses de bons moments à venir…ou pas. J’ai vu grandir des âmes. J’ai eu le moral éclaboussé d’ondes magiques,même si sportivement je n’ai pas éclaboussé par mes résultats. Le sportif est un humain qui peut tourner à l’affection. Surtout lorsqu’il est blessé.Certain(e)s sont passé(e)s cette année dans la machine à laver. J’en ai jeté des mots pour soulager les maux. J’en ai reçu en retour à en tomber. J’ai osé,et j’ai des rêves plus grands que ce que je mérite. J’ai reçu des sourires marquant, tatoués derrière mes yeux. J’ai entendu des rires dont la musique résonne parfois en moi. J’ai surtout eu des manques, et des personnes me manquent, même les vivantes. Et avec celles-ci, les minutes compteront des heures, tant elles peuvent être éphémères.
Ce que je n’ai pas aimé, les bagarres, les gens que j’apprécie qui se sont invectivés et chicanés dans des post, à s’en bloquer les comptes ou séparer les amis, l’abus du mot bonheur conjugué à toutes les sauces….. genre une ballade en vélo c’est que du bonheur, moi, j’aime bien le flan, c’est que du bonheur…..,les gens intéressés, les post méchants ou tendancieux, que quelqu’un se prenne la tête et se mette des barrières quand il faut se laisser vivre……J’ai sans doute eu des moments exacerbés au Maroc qui ont affûté ma corde sensible et la vision de certaines choses.
Voilà, j’ai mixé cette année, je l’ai infusée et versée dans une tasse. Il me restera toujours sur le rebord du dépôt amer, résidu des mauvais moments ou souvenirs sur lesquels je ne vais pas m’attarder. On dit que FB, ce n’est pas la vraie vie. Cette année en a prouvé le contraire, il y a des choses qui en font partie. On nous dit aussi qu’il ne faut pas se retourner sur le passé. Bah moi, malgré tout ça, je voudrais bien la refaire celle-ci, la revivre, jusqu’à plus soif, comme une année sans fin. J’ai la sensation que je n’en revivrais plus une à son égal. Ou alors la revivre pour pouvoir interférer sur le futur. Remonter le temps maintenant que je sais. Faire ou défaire 2/3 détails. Des petites choses qui font disparaître le malheur. D’autres qui me ramèneraient les personnes qui tiennent a boîte au bonheur partagé, sans devoir attendre.
Je souhaite à tou(te)s une bonne et belle infusion à venir. Que le dépôt qu’il en reste soit un sirop sucré à manger goulûment avec le doigt. Et d’avoir le bonheur, le vrai, celui que l’on partage pour aller plus loin.
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