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Les bonnes résolutions pour 2014.

Publié le 05 janvier 2014 par Fouzi53 @fouzi53
Les bonnes résolutions pour 2014.

C’est généralement  au mois de janvier que l’on prend de bonnes résolutions et qu’on essaye de s’y maintenir tout au long de l’année. C’est valable lorsqu’on décide d’arrêter de fumer, de faire du sport, de moins gaspiller, de faire des économies etc…toutes ces bonnes intentions n’ont de sens que si elles sont suivies d’effet.

Si nous devons prendre des résolutions pour 2014, elle doivent concerner tous les chantiers entamés depuis la signature du contrat programme 2020, et qui sont à ce jour soit en souffrance, soit en veilleuse soit complément à l’arrêt. Et ceci n’est pas uniquement du fait du secteur public, mais également pour une bonne partie du manque d’implication du secteur privé.

Je n’en vois pas cinquante , mais seulement trois qui méritent qu’en s’y attelle de manière ferme :

La première serait la Gouvernance du secteur du tourisme.   Pour rappel, la dernière réunion sur ce sujet date du 17 Aout 2012 et depuis aucune décision n’a été mise à exécution notamment en ce qui concerne les agences de développement touristiques, les fameuses ADT qui continuent à faire polémique. Si valeur aujourd’hui le ministère a mis un point d’honneur a boucler la quasi totalité des CPR, il semble évident que leur mise en œuvre passe obligatoirement par un dispositif de pilotage efficace. Ce dispositif est identifié dans le CPN 2020 par les mesures 37 & 38 qui prévoient la création de deux entités au sein desquelles siégeront l’Etat, les Régions et le Secteur Privé dans le cadre d’un véritable partenariat. Il s’agit bien des ADT au niveau des territoires et de la HAT ( Haute autorité du Tourisme) à l’échelon national.

L’année 2013, comme nous avons pu le constater n’a pas été propice aux prises de décisions, crise politique, crise gouvernementale, vacance au niveau du secrétariat général pendant tout le premier trimestre, coupe dans les budgets au 2eme trimestre, tout cela  a fait que ce chantier a été mis de coté par la tutelle.

Le secteur privé par la voix de la FNT a du également faire sa mue en adoptant le 30 octobre  de nouveaux statuts en adéquation avec son implication dans le nouveau système de gouvernance du secteur. Ce chantier a pris pratiquement deux années pour rapprocher les points de vue et fédérer l’ensemble des métiers du tourisme autour d’un projet ambitieux. La Confédération Nationale du Tourisme se doit aujourd’hui de mettre en place les Fédérations Régionales du Tourisme (FRT), qui ont juste 14 ans de retard: parmi les engagements des professionnels dans le contrat programme vision 2010, figuraient déjà les FRT.

La CNT a besoin de ses deux piliers, les métiers et les Régions et valeur aujourd’hui, force est de constater qu’au niveau des métiers certaines fédérations peinent à se restructurer et à être réellement représentatives. Or pour la mise en place des FRT, l’impulsion devrait venir des Fédérations métiers qui devront mobiliser leurs associations régionales autour de ce projet et surtout leur contribution financière au niveau régional et national. La CNT a besoin d’un budget conséquent pour mener à bien les attentes de ses membres.

L’ère du bénévolat est aujourd’hui dépassée, les actions doivent être menées par des permanents engagés pour des objectifs qui seront assignés par le Conseil National. Il y a actuellement beaucoup de déperditions, chaque fédération voulant assumer toute seule son existence alors que les chantiers transverses sont nombreux et méritent d’être traités dans le cadre d’une mutualisation des moyens.

La deuxième résolution concerne l’aérien. Une destination enclavée ne peut se développer de manière pérenne et valeur aujourd’hui nous sommes très dépendants des compagnies étrangères et plus particulièrement les lowcost. A tel titre que lorsque nous prenons la décision de mettre en place un fonds destiné à l’aérien alimenté par une taxe ou une redevance (qu’importe l’appellation), des voix dissonantes s’élèvent pour crier au loup et faire l’avocat du diable!

A ma connaissance, aucune compagnie n’a signifié de manière officielle son retrait ou la réduction de ses vols suite a cette décision somme toute souveraine? Il se peut qu’il ai eu des réserves mais qui ont du être vite levées quand on sait que ce sont ces mêmes compagnies aériennes qui bénéficieront demain de ce fonds.

On apprend le 2 décembre dernier que le Ministère de l’Equipement, des Transports et de la logistique  est entrain de plancher sur une étude dénommée AJWAA concernant la stratégie du transport aérien au maroc. C’est le genre d’initiative que nous ne pouvons qu’applaudir surtout lorsqu’on annonce que cette étude englobe l’ensemble des dimensions du transport aérien, il va de soi que le tourisme est le plus concerné par cette étude. Un seul bémol, ni le Ministère du Tourisme, ni l’ONMT ne sont consulté à notre connaissance sur le déroulé de cette étude qui devrait donner son rendu courant Mars 2014? En tous cas, ne sont annoncé que les représentants du secteur de l’aérien (ONDA, RAM, DGCA, DTA, DAC). Comment peut on se passer de l’expertise de l’ONMT en matière de marchés potentiels surtout depuis la nomination de Monsieur Zouiten?

Enfin le troisième résolution qui mérite toute notre attention, reste la distribution. Nous sommes tous conscients que le mode de consommation des voyages a changé et qu’internet s’impose de plus en plus comme le canal de distribution par excellence. La distribution traditionnelle est en train de vivre ses dernières années et nous assistons à la fin des agences de voyages réceptives qui ne sont plus du tout compétitives face aux agences ON LINE. Doit on se résigner à une mort annoncée qui va se solder par des fermetures en masse, des pertes d’emploi et des drames sociaux, ou agir en connaissance de cause et sauver ce qui l’être?

Le programme Moussanada est peut être une réponse à cette problématique, mais il est insuffisant à mon sens car aujourd’hui il ne s’agit pas de calmer la douleur, mais de soigner le mal quitte à procéder à l’amputation. Il est clair que le secteur souffre de déficiences chroniques dont le Ministère est certainement conscient. Il a d’ailleurs du mal à trouver les interlocuteurs pour engager une mise à niveau et c’est bien dommage. Ce déficit fait aujourd’hui la part belle à des distributeurs étrangers qui se sucrent au détriment des hôteliers et de la balance commerciale nationale.

Il est temps de reprendre ce chantier et de le mener à bon port pour le bien du tourisme et des acteurs qui veulent bien évoluer et se remettre en question.

Mon souhait pour cette nouvelle année serait que nous prenions ensemble les bonnes résolutions en faisant abstraction de tout ce qui serait de nature à nous faire dévier de notre objectif: La réussite et l’accomplissement de la vision 2020.


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