Magazine Journal intime

Dune III

Par Eric Mccomber
Tout ce qui doit redescendre est quand même presque obligé de commencer d'abord par monter, si on prend le temps d'y réfléchir un instant, ce qui n'est pas obligatoire, surtout si quelqu'un regarde la course de formule un dans la pièce à côté et qu'on a de gros coups de soleil sur les bras, mais ça ne change rien à la réalité du constat, en ce qui me concerne





La pluie est venue. Le tarp a suvécu. La tente est restée fixée à la corniche. Rosie et Biblimobile ont poursuivi leur étreinte. Le cyclonomade a ouvert les yeux encore une fois. Les filins ont été mis à rude épreuve et les sardines avaient toutes besoin d'un renouvellement de posture, mais tout a été sauvegardé. Une joie tranquille se fait jour dans ma poitrine. Mes préparatifs étaient adéquats. Plus haut dans la colline, trois drôles de zigues qui refusent les salutations obstinément et se parent de tissus militaires et d'airs goguenards de soldats de fortune n'ont pas eu la même chance. L'immense toile kaki US-Army qu'ils avaient déployée entre leur Hummer et la bordure de leur lopin s'est remplie d'eau au milieu (beeeh !) jusqu'à écrabouiller graduellement leur tente « surplus des SEALS de la vraie guerre de desert storm ». Le premier qui est sorti pisser a fait s'écrouler tout le tintouin à l'intérieur de la tente, dans une ahurissante éclaboussette d'eau sale et glacée, de cocottes, de bouts de branches et d'épines. Ça a dû surprendre les deux autres forces-spéciales de la légion étrangère qui roupillaient en dessous. Par pure coïncidence, je passais par là à cet instant précis. J'ai réitéré mon salut respectueux standard, en ajoutant un léger sourire du néophyte qui en découvre un autre encore bien plus mal en point que lui.
Les piles sont vite à plat, mais ça, c'est un moindre mal. Je passe de longs moments sans ordi, sans téléphone, sans heure. Je lis, j'écris à la vieille plume , je dors tout plein. Wow ! Je regarde ma vie de loin, comme la corne d'Arcachon secouée par les orages alors qu'ici, la douce dune demeure sereine et calme. Ça a été une sacrée tempête, en fin de compte. On dirait que j'ai perdu tous les mats et toutes les voiles de mon esquif et que j'ai passé quinze ans roulé en boule entre les lames et les rouleaux en espérant m'échouer sur un rivage paisible où simplement réparer et guérir tout ce qui reste encore attaché à la coque.
Eh beh… Vale, comme disent les Andalous ! Y valiente !
—© Éric McComber

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