La fondation Mo Ibrahim a publié son index Ibrahim de la Gouvernance africaine 2013 (IIGA) en octobre 2013. Bien que ça ne soit que la septième année de publication de cet index, il récapitule la gouvernance depuis l’année 2000. Cette publication est d’autant plus opportune que le continent célèbre les 50 ans de la de l'Organisation de l'unité africaine (l'OUA) désormais Union africaine (UA). Le classement de la fondation Mo Ibrahim est d’autant plus important que nous sommes à deux années de 2015, date prévue de l’accomplissement des objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Cet index est intéressant pour analyser d’une manière générale la gouvernance en région centre africaine et permet d’analyser les faiblesses les plus inquiétantes à travers les indicateurs de IIGA
L'IIGA 2013 montre quelques améliorations de la gouvernance en Afrique ainsi, 94% des africains vivent dans un pays dont la gouvernance s’est améliorée depuis l’année 2000. Huit pays sur les 52 que comptait le continent ont eu de bons résultats dans le rapport 2003. Néanmoins il y a des défis toujours énormes à relever et ceci particulièrement au niveau de l’attribution des ressources naturelles et financières. On constate également l’amélioration d’indicateurs tels que : le développement humain, les droits de l’homme mais d’autres, tels que la sécurité et l’Etat de droit restent dans le rouge.
Il est important d’évaluer la situation de la gouvernance globale dans la région centrafricaine au regard des indicateurs utilisés par l’IIGA. Tandis que les Etats comme l'Ile Maurice, le Botswana et le Cap-Vert sont classés respectivement 1er, 2ème et 3ème, des Etats dans la région centrafricaine sont classés parmi les plus mauvais du continent au niveau de la gouvernance. Le Gabon est classé 24ème, le Cameroun est 35ème, la République Centrafricaine 49eme, Congo est 51ème, la Guinée 43ème, Équatoriale est classée 45ème, le Tchad est classé 48ème. Ceci montre clairement que les Etats de la région d'Afrique centrale continuent à être médiocres d’un point de vue de la sécurité et le système juridique, les droits de l'homme; le développement économique durable et le développement humain.
De nombreux pessimistes peuvent contester les indicateurs utilisés dans le rapport d'IIAG, mais si les mêmes tendances se confirment dans d’autres rapports comme l’African Economic Outlook et le Doing Business, cela témoignent d’un problème de fond auquel les leaders africains doivent s’attaquer. La question de gouvernance a besoin d'une approche holistique incluant : le combat contre la corruption ; l’amélioration des infrastructures ; la création d’un environnement des affaires favorable à l’emploi des jeunes et des femmes ainsi que l’accélération du processus d'industrialisation du continent.
L’insécurité grandissante et le recul de l’Etat de droit sont des sujets hautement préoccupants en Afrique Centrale. Des Etats, tels que la République Centrafricaine sont plongés dans des conflits armés sérieux débordant sur les Etats voisins tels que le Cameroun. Donc, même si le conflit semble localisé, l’Union Africaine, les Nations Unies et les autres organisations régionales et internationales ne doivent pas négliger ce signal qui pourrait être précurseur d’un embrasement de plus grande ampleur dans la région centre africaine et plus généralement sur le continent.
Chofor Che, analyste sur AfricanLiberty, 7 janvier 2014
Cet article a paru initialement en anglais sur AfricanLiberty.org.