Mieux vaut ne pas trop réfléchir après une commotion cérébrale et limiter son « activité cognitive » sous peine de mettre plus longtemps à récupérer, constatent ces chercheurs américains qui ont suivi plus de 300 patients ayant subi un choc récent à la tête. Leurs conclusions, publiées dans la revue Pediatrics, suggèrent un qu’un repos intellectuel est tout aussi important qu’une bonne récupération physique.
Les chercheurs de différents centres de santé spécialisés de Pennsylvanie et du Massachusetts ont cette étude sur 335 jeunes patients, âgés de 8 à 23 ans, à 62 % de sexe masculin, ayant subi dans les 3 dernières semaines une commotion cérébrale dont 19% avec perte de conscience et 37 % avec amnésie au moment de l’accident. Le nombre moyen de commotions cérébrales antérieures était de 0,76 chez ces participants, certains ayant déjà subi une commotion en pratiquant du sport.
Lors de chaque visite, les participants ont renseigné leur niveau moyen d’activité cognitive depuis la précédente visite et les chercheurs ont rapproché la durée des symptômes en fonction du niveau de l’activité cognitive.
La récupération dépend aussi du repos des neurones : Parmi toutes les variables évaluées par les chercheurs, seuls la sévérité des symptômes lors de la première visite et le niveau d’activité cognitive s’avèrent indépendamment associés à la durée des symptômes. Une activité cognitive soutenue s’avère donc associée à un temps prolongé de récupération. Ainsi, si le temps moyen de récupération a été estimé à 43 jours, la moitié des patients qui ne se sont pas astreint au « repos cognitif » ont mis plus de 3 mois à récupérer.
Une conclusion qui soutient la récente recommandation de l’American Academy of Pediatrics intitulée « Returning to Learning Following a Concussion » présentée en octobre 2013 à la Conférence annuelle de l’Association. Le rapport précise qu’après une commotion cérébrale, les élèves ou étudiants peuvent avoir besoin d’une période de transition pour reprendre les études et l’apprentissage. « Car alors que les élèves peuvent sembler physiquement rétablis, il peut être difficile pour les enseignants de bien mesurer l’étendue des lésions. Or les enfants qui ont subi une commotion cérébrale peuvent avoir des difficultés d’apprentissage, de mémoire, et un retour trop rapide aux études peut aggraver les symptômes d’une commotion cérébrale ».
Source: Pediatrics January 6, 2014 doi: 10.1542/peds.2013-2125 Pediatrics Effect of Cognitive Activity Level on Duration of Post-Concussion Symptoms (VisuelMichigan NeuroSport Concussion Education)
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