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[Critique] Lovelace

Par Wolvy128 @Wolvy128

3-étoiles

Affiche fr lovelace
Retour aujourd’hui sur Lovelace, un biopic de Rob Epstein et Jeffrey Friedman retraçant le parcours de la célèbre actrice porno Linda Lovelace (Amanda Seyfried). A la fin des années 60, Linda, 20 ans, étouffe au sein de sa famille que sa mère, aussi rigide que ses principes religieux, dirige d’une main de fer. Quand elle rencontre Chuck Traynor (Peter Sarsgaard), elle quitte le domicile familial pour l’épouser et fait auprès de lui l’apprentissage d’une liberté qu’elle soupçonnait à peine. Chuck la persuade de ses multiples talents et l’incite à se laisser filmer lors de leurs ébats. Amoureuse et soumise, elle accepte de jouer quelques scènes d’un film pornographique. Quelques mois plus tard, en juin 1972, la sortie sur les écrans de "Gorge Profonde" fait d’elle du jour au lendemain une star unique.

Sans forcément être complètement raté, ce biopic sur la vie de Linda Lovelace n’est pas non plus une franche réussite. En effet, le découpage du film est tel que celui-ci s’avère au final assez inégal, alternant à la fois le bon et le moins bon. Le bon lorsque l’on découvre que la "success story" décrite au départ est loin d’être aussi idyllique qu’on aurait pu l’imaginer. Et le moins bon lorsque l’on s’aperçoit que le véritable propos du film ne sera finalement pas approfondi. Et c’est là le plus gros problème du long-métrage, le fait qu’il n’aille jamais au bout des choses. Le thème de la violence faite aux femmes est ainsi à peine effleuré alors qu’il y avait matière à susciter une réflexion intéressante avec une telle histoire. Tout comme le personnage de Linda manque cruellement de profondeur alors que toutes les noirceurs qui le caractérisent auraient certainement renforcé le récit si elles avaient été davantage exploitées. Et je ne parle même pas du combat mené face à la pornographie qui transparaît ici seulement quelques minutes avant la fin.

Photo lovelace
Le film se révèle ainsi beaucoup trop lisse mais n’en demeure pas moins intéressant car il a le mérite de nous apprendre certaines choses inconnues sur un personnage parfois vite catalogué. Bien sûr, le contraire aurait été étonnant vu qu’il s’agit tout de même d’un biopic. Difficile donc de ne rien apprendre de nouveau, à moins que l’on soit totalement calé sur le sujet ! Mais si le film parvient malgré tout à rester intéressant, c’est surtout car le casting répond présent. En particulier Peter Sarsgaard qui se révèle tour à tour charmant et répugnant au fur et à mesure que sa romance avec Linda évolue. Quant à Amanda Seyfried, elle est un peu inégale dans son interprétation (tantôt touchante tantôt exaspérante) mais se montre globalement assez convaincante. Comparé à d’autres films dans lesquels j’ai pu la voir à l’œuvre, sa performance n’est en tout cas pas indigne du tout. Enfin, Juno Temple et James Franco sont exemplaires mais leur apparition est tellement furtive que leur contribution au film est finalement particulièrement maigre.

Pour conclure, Lovelace est donc un biopic moyen qui intrigue bien plus qu’il ne fait réfléchir. Dommage car le sujet et le casting promettait nettement mieux.



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