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Padura suggère les méfaits du régime cubain en castrant son texte de toute référence à Castro.Cette précaution ne nuit pas à l'efficacité du propos. Au contraire! Fidèle à ce dogme, l'écriture érudite de Padura décrit un Cuba asphyxié sans tomber dans le pamphlet anti communiste. Le libelle maximo! Présenté comme une métaphore, le personnage Mario Condé au patronyme décrivant sa fonction, doit malgré son homophobie latente, conduire une enquête dans le milieu artistique gay cubain. Cette immersion engendrera de complexes connexions pour déboucher sur un flic déstabilisé dans ses certitudes et sur une trilogie sale de La Havane (corruptions, censure et passé sulfureux du régime). Un brillant électr(o) -encéphalogramme d'une île en pleine décrépitude donne une irrésistible envie de lire tout Padura.