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[Critique] Le Loup de Wall Street

Par Wolvy128 @Wolvy128

5-étoiles

Affiche fr le loup de wall street
Sortie belge tardive oblige, ce n’est qu’hier que j’ai enfin pu découvrir Le Loup de Wall Street, le dernier Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio dans le rôle de Jordan Belfort. Inspiré d’une histoire vraie, le film raconte l’ascension et la chute d’un jeune courtier en bourse de Wall Street qui refuse de collaborer avec les autorités dans une vaste affaire de corruption. A noter que l’on peut également retrouver au casting Jonah Hill (Donnie), Margot Robbie (Naomi), Matthew McConaughey (Mark), Kyle Chandler (Patrick), Jon Bernthal (Brad) ou encore Jean Dujardin (Jean-Jacques).

Cinquième collaboration entre Scorsese et DiCaprio, Le Loup de Wall Street frappe un gros coup quelques jours à peine avant les Golden Globes, et quelques semaines avant les Oscars ! Véritable fresque de près de 3 heures, qui filent d’ailleurs à une vitesse vertigineuse, le film propose une vision fascinante du capitalisme moderne. Un capitalisme perverti par un escroc incarné par Jordan Belfort, un personnage extrêmement cynique (mais non moins fascinant) semblant uniquement motivé par l’argent, la drogue et le sexe. Et le moins que l’on puisse dire est que le long-métrage ne se prive vraiment pas de le rappeler puisque ces 3 composantes font partie intégrante du récit. C’est effectivement à un vrai trip sensoriel, saupoudré d’immenses shoots d’adrénaline, que Martin Scorsese nous propose d’assister. Difficile d’ailleurs de croire après coup qu’un réalisateur de 70 piges soit à l’origine de cette œuvre tant celle-ci regorge d’une énergie folle. On reconnaît cependant aisément la patte du cinéaste dans son approche technique irréprochable. Sans pour autant bouleverser complètement son style, il parvient en effet à se réinventer et prouve notamment qu’il n’a rien perdu de son sens du découpage et de la narration.

Photo le loup de wall street
Il en découle dès lors un film totalement maîtrisé sur la forme, le réalisateur parvenant avec brio à retranscrire la folie des personnages et des situations sans jamais perdre le contrôle du récit. Et c’est d’autant plus remarquable que la narration est pourtant loin d’être linéaire. Sur le fond, l’histoire pourrait être perçue au départ comme simplement délirante, mais elle est bien plus que cela en finalité. Effectivement, par l’intermédiaire du parcours de Jordan, le long-métrage s’adonne à toutes sortes de genres tels que le biopic, le drame et bien sûr la comédie (chose plus rare pour Scorsese). Il touche même au burlesque lors d’une scène déjà anthologique dans laquelle DiCaprio exécute une performance corporelle absolument exceptionnelle. Enfin, il constitue également un miroir des dérives économiques de notre société actuelle. A ce titre, il peut facilement susciter une réflexion intéressante sur l’univers financier et ses travers. Néanmoins, l’objectif du film n’est évidemment pas là et on ne regrettera donc pas que celui-ci préfère privilégier les excès (alcool, drogue, sexe…) et le divertissement plutôt que les leçons de morales un peu faciles. Car oui, il s’agit avant tout d’un film complètement déjanté, excessivement drôle et particulièrement jouissif. Et dans ce registre-là, il met assurément la barre très haut !

Photo bis le loup de wall street
Mais si le film fonctionne aussi bien, c’est également car le réalisateur a justement su s’entourer d’un casting parfaitement à l’aise dans cette diversité de genres. En particulier Leonardo DiCaprio qui livre d’ailleurs certainement ici l’une des plus belles prestations de sa carrière. Tour à tour attachant, hystérique, impressionnant, détestable (et j’en passe), il ne fait qu’un avec son personnage et évite de tomber dans la menace permanente de la surenchère. A ses côtés, les seconds rôles se succèdent brillamment et présentent une galerie de personnages hauts en couleur. Ainsi, malgré sa courte apparition, Matthew McConaughey impressionne dans la peau d’un mégalomane complètement accroc à la coke et aux martinis. Tandis que Jonah Hill épate en meilleur ami génialement dingue et insupportable. Quant à la jeune Margot Robbie, elle ne bénéficie pas forcément du personnage le plus intéressant de l’histoire mais se montre toutefois convaincante en bimbo de service. A sa façon, elle reflète elle aussi une des malheureuses facettes de notre société capitaliste. Enfin, signalons également pour finir la grande efficacité de la bande son qui rythme magnifiquement les séquences et qui renforce souvent considérablement leur intensité.

En définitive, Martin Scorsese signe donc avec Le Loup de Wall Street un film détonnant, complètement assumé et maîtrisé. D’une vitalité extrême pendant près de 3 heures, ce voyage au cœur de la finance nous plonge dans un univers sans la moindre morale et nous offre une pléiade de scènes déjà cultes qui doivent beaucoup au talent des acteurs. Attention chef d’œuvre !



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