Alors que le risque de dépendance et les effets à long terme de l’e-cigarette ne sont pas encore connus, l’opinion publique considère déjà le dispositif comme plus sûr que les produits traditionnels du tabac. Cette étude menée à l’Université du Minnesota publiée dans l’édition de février de l’American Journal of Preventive Medicine, montre que cette image majoritairement positive encourage les jeune à l’expérimenter.
Alors que les effets néfastes du tabac sont connus et fortement médiatisés par l’intermédiaire de campagnes de santé publique, l’introduction des cigarettes électroniques sur le marché et leur marketing, les présentant comme une alternative moins nocive voire une aide au sevrage, semblent favoriser une expérimentation chez les jeunes. C’est la conclusion de ces enquêteurs de l’Université du Minnesota qui ont étudié la relation entre sa perception et son usage chez 1.379 jeunes adultes, participants à une cohorte, la Minnesota Adolescent Community Cohort. Ces jeunes n’avaient jamais utilisé l’e-cigarette. L’enquête a recueilli leur opinion, y compris sur les effets possibles sur la santé, et par rapport aux cigarettes traditionnelles ou autres substituts du tabac. Un an plus tard, les participants ont été réinterrogés sur une éventuelle expérimentation.
Au-delà du taux d’expérimentation élevé, les auteurs relèvent une association significative entre l’image que les participants avaient du produit et leur expérimentation dans l’année écoulée.
· Sur le taux d’expérimentation : Il s’élève au global à 7,4%, soit à 21,6 % chez les participants déjà fumeurs, 11,9% chez les anciens fumeurs, et 2,9 % chez les non-fumeurs. Ce dernier résultat reflète en effet un intérêt des jeunes adultes non-fumeurs dans l’e-cigarette et suggère bien, ce qui constitue la crainte majeure des autorités sanitaires, qu’elle puisse être une passerelle vers la cigarette traditionnelle.
· Ces associations s’avèrent plus fortes lorsque l’image de la e-cigarette est positive pour le participant et ne varient pas selon le sexe,
· Enfin, 12 % des anciens fumeurs vont se « remettre à la nicotine » via la e-cigarette.
Une situation globalement problématique alors que les jeunes adultes sont encore en phase de transition comportementale en ce qui concerne leur consommation de tabac, leur usage de l’e-cigarette –dont on ignore les effets à long terme- voire le double usage cigarettes et e-cigarette. Enfin, ce lien entre les croyances et l’expérimentation ultérieure devrait être utilisé pour guider les futures campagnes anti-nicotine et anti-tabac qui incluent l’usage des e-cigarettes, concluent les auteurs. En clair, ils suggèrent des messages expliquant l’absence actuelle de preuves sur l’efficacité des e-cigarettes comme outils d’aide au renoncement tabagique.
Source: American Journal of Preventive Medicine (A paraître) via Eurekalert (AAAS) Perceived benefits of e-cigarettes may lead to higher experimentation rates
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