En décembre dernier, l’Institut
de la statistique du Québec publiait les statistiques du revenu disponible
des Québécois et des Canadiens. Avec un revenu disponible de 26 347 $ par
habitant, le Québec se classe en 2012 au douzième et avant-dernier rang des
provinces et territoires canadiens. Seule l’Île-du-Prince-Édouard est plus
pauvre que le Québec.
Le revenu disponible est ce qui nous reste après que les
gouvernements se soient servis. Bien entendu, puisque nous payons plus d’impôt
et de taxes que les autres Canadiens il est normal que notre revenu disponible
soit moindre. Les promoteurs du modèle québécois, c’est-à-dire
l’interventionnisme étatique pour tout et rien, se sont donc empressés de
justifier la performance médiocre du Québec. Selon eux, le revenu disponible
moindre des Québécois est plus que compensé par la valeur des services gouvernementaux
dont ils bénéficient.
Malheureusement, la réalité est fort différente. Les
services gouvernementaux uniques, au premier chef le service de garde à 7 $,
dont bénéficient les Québécois n’expliquent qu’une petite partie du revenu
disponible moindre des Québécois. Selon l’ISQ, la piètre performance du Québec
s’explique plutôt par la pitoyable performance du marché du travail : un
taux d’emploi plus faible combiné à des salaires inférieurs.
La performance du marché du travail d’une économie est directement
proportionnelle au degré de liberté économique. Or, à ce chapitre le Québec se
classe fièrement dans le peloton de queue en Amérique du Nord.
La saga de Ressource Strateco
est un excellent exemple démontrant ce phénomène. Au cours des six dernières
années, Strateco a investi plus de 125 millions pour exploiter la mine
d’uranium Matoush dans le nord du Québec. Mais à ce jour les bureaucrates
refusent de délivrer le certificat d’autorisation requis. L’entreprise poursuit
Québec pour faire valoir ses droits et évalue la possibilité d’entreprendre des
poursuites contre le Canada, en se basant sur le chapitre 11 de l’Accord
de libre-échange nord-américain ( ALENA).
En attendant, afin de conserver son expertise, Strateco
déménage ses pénates vers des cieux plus invitants, la Saskatchewan. Si le
revenu disponible des Saskatchewanais est 16 % plus élevé que celui des
Québécois ce n’est pas un hasard.
Au Québec on se permet de lever le nez sur des emplois bien
rémunérés comme ceux offerts par Strateco. On préfère s’appauvrir en
subventionnant des entreprises non rentables. Résultat : même si nous bénéficions
de nombreux avantages, nous sommes relativement plus pauvres que nos
partenaires économiques.