L’impression 3D bouleversera notre manière d’acheter

L’impression 3D est en passe de se démocratiser sérieusement avec des produits accessibles au commun du mortel. Mais comme internet à la fin du 20 siècle, l’impression 3D est sans doute en phase de modifier l’approche que l’on a de la consommation de biens et/ou de services.

Imaginez-vous un monde où chaque bien de consommation ne sera plus acheté en magasin mais sera totalement imprimé chez vous, à la maison.

Le CES de Las Vegas est sans doute l’une des messes qui présagent toutes les innovations de demain. C’est une tendance qui s’affirme puisque de nombreux constructeurs ainsi que des géants informatiques comme Intel pensent que l’impression 3D prendra place dans notre quotidien, nos foyers.

Au-delà même des industriels qui se jettent dans ce nouveau projet, des artistes tel que le leader des Black Eyed Peas Will.i.am projettent et prédissent l’essor de l’impression 3D. Ce dernier évoque, en tant que direction créatif pour 3D Systems au centre de tous les regards, aussi bien la possibilité d’impression d’objets ce qu’iTunes fait pour la musique. À l’instar du CEO d’Intel, il présage que les imprimantes 3D seront au centre de nos foyers tout comme les téléviseurs, ordinateurs et autres… et pourront imprimer des objets comme des accessoires vestimentaires (ceintures et autres…) qu’on aurait dû se procurer chez un commerçant.

Pourtant l’impression existe depuis 25 ans et nous en avions retracé l’historique via ce billet sur l’impression 3D. Seulement, c’était une technologie dès lors accessible à une minorité de personnes et très souvent destinée à des professionnels. Aujourd’hui, cette technologie est de plus en plus accessible pour nos chers makers et bricoleurs qui sont pétris d’imagination. Exemple en est avec des imprimantes open source ou des constructeurs comme 3D Systems, fabriquant du Cube, qui propose cette solution à moindre coût.

Selon l’Essentiel, les imprimantes destinées au marché domestique utilisent généralement un plastique biodégradable à base de maïs qui est appliqué en couches et mis en forme au laser et avec des plaques chauffantes. «Pensez à ceci comme des couches de briques microscopiques. Des couches et des couches de ces briques. À un moment, si vous mettez suffisamment de briques, vous arrivez à une construction», explique Roger Chang, directeur général de la société de Singapour Pirate 3D dont l’imprimante pour la maison Buccaneer se vend à 497 dollars.

2014 est l’année de l’impression 3D

Jenifer Howard, porte-parole de Makerbot, l’annonce et le martèle « 2014 est l’année de l’impression 3D ». Makerbot qui, il y a 5 ans, était le seul et unique spécialiste de l’imprimerie 3D au sein du CES; Aujourd’hui il est possible de trouver une zone complètement dédiée au salon. Toujours selon Jenifer Howard «Une fois qu’on a commencé à faire de l’impression 3D, on regarde le monde différemment. Au lieu de penser à aller au magasin, on se dit qu’on peut le faire soi-même», ajoute-t-elle.

Pas étonnant quand on connait les possibilités de l’imprimerie 3D.  Allant de petites figurines de soi, de roulements à bille, de coques pour son téléphone jusqu’au à l’impression de tissus vivant et d’organe humain. Les possibilités sont sans doute sans limite et la création d’objets est variée. Des objets utiles et salvateurs puisque Jenifer Howard nous apprend que les plans d’une prothèse de main ont été téléchargés plus de 55 000 fois.

Imaginez également des indépendants dans l’impossibilité de lever des fonds pour distribuer ou fabriquer leurs inventions. À l’instar d’iTunes qui permet à des musiciens indépendants de se rendre visibles et de vivre de leur passion, ces indépendants pourront mettre en ligne leurs créations sans se soucier d’économies d’échelles et de distribution.

Andrew Boggeri, ingénieur au Las Vegas Full Spectrum, cite une étude qui démontrerait que les ménages américains peuvent économiser jusqu’à 2 000 dollars par an en réimprimant leurs objets cassés plutôt que d’aller en acheter des nouveaux. Preuve que l’Amérique deviendra « un vivier pour l’impression 3D ».