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La mondaine (T1)

Publié le 15 janvier 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Après « Lydie », Zidrou et Jordi Lafebre se retrouvent à « la Mondaine », dans le Paris des années 30…

Scénario de Zidrou, dessin de Jordi Lafebre

Public conseillé : Adultes, adolescents

Style : Polar Paru chez Dargaud, le 24 janvier 2014


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L’histoire

Avril 1944, de nuit, Paris est sous les bombes.
Dans l’abri improvisé du Métro parisien, un officier allemand à l’accent français impeccable sympathise avec un jeune inspecteur de la « Brigade des mœurs », « La Mondaine », comme ils disent.
Novembre 1937, le tout jeune inspecteur Aimé Louzeau, vivant encore chez sa mère, va prendre son nouveau poste, sous les ordres de l’inspecteur principal Séverin. Le vieil inspecteur, secondé de deux cerbères particulièrement coriaces en a vu d’autres.
Dans « La Mondaine », les interrogatoires sont plutôt musclés et la faune n’est pas vraiment du genre “enfants de cœur”.

Ca sent plutôt le fond de bidet, que du Channel.

Prostituées sur le retour et macro violent, vendeur de photos salaces et exhibitionnistes, ils en voient de toutes les couleurs et s’habituent à tout.
Pour le jeune et chaste Aimé, l’apprentissage est rude. Au milieu de tout ce lucre et ce stupre, restera-t-il pur et innocent ?

Dream team

Revoilà le duo gagnant (Zidrou au scénario, Lafebre au dessin) de “Lydie”. Si vous avez apprécié la subtilité et l’ambiance de cet album remarqué et récompensé, vous n’allez pas être déçus.
Autant vous le dire tout de suite, ce duo d’auteur m’a encore surpris et ému avec un récit original, touchant et humain…
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Polar immobile et intime

« La Mondaine » n’est pas un polar comme pourrait le laisser supposer son titre. Ici pas d’intrigues, ni de scènes d’action. Zidrou (Benoît Drousi de son vrai nom) nous prend par la main pour nous amener, tout doucement, dans son petit monde parisien d’avant guerre.
Et c’est l’inspecteur Louzeau, (ne pas confondre avec Clouzeau) qui nous sert de guide. Ce jeune homme très « comme il faut » plonge dans un univers très éloigné de sa vie et de ses valeurs. Totalement « hors bocal » (sans femme, ni petite amie) il se retrouve (de sa propre volonté) dans une véritable encyclopédie des vices humains (ou considérés comme tels par la société).
Pourtant, à bien y regarder, difficile de savoir où commence la justice et ou s’arrête « la dépravation ». Tenancière de bordel qui balance les « grosses légumes », ex-prostitué homo reconverti en patron de bar, flics verreux qui profitent des « tapineuses », le petit monde des vices et vertus d’avant guerre n’est pas tout noir ou tout blanc.
D’ailleurs, c’est la grande force de Zidrou. Par petits coups de pinceaux, il brosse une galerie de portraits sans jamais porter de jugements.

« Valentine, pourquoi tu fais ce métier ?” demande Louzeau à une pute. « C’est marrant, quand j’esquintais mon corps 10 heures par jour sur une chaîne de montage à Boulogne-Billancourt, personne ne me demandait pourquoi je faisais ça ! » répond-elle.

Et oui, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et Zidrou qui le sait bien, nous invite à la découverte des autres, fussent-ils « étranges » et « déviants ».
Avec respect, il fait le « tour du propriétaire », pour nous faire découvrir ce petit « monde différent ».
Subtilement, intelligemment, il ré-humanise les « dépravés » et révèle la part d’ombre des « nantis ».
Enfin, dans le dernier tiers de l’album, après une très longue et très précise « exposition », Zidrou introduit un nouveau personnage, qui porte à elle seule toute la tension dramatique. La découverte (et la capture) de la belle et troublante Eeva laisse entrevoir une nouvelle relation pour le « sage » Aimé. Rien n’est fait, mais tout est possible… Tudju’ que ça va être dur d’attendre le second et final épisode de « La Mondaine » !!!!!

Le dessin

Jordi Lafebre assure de nouveau le spectacle. Aussi à l’aise que sur « Lydie« , il nous offre une mise en image impeccable. Les décors sont précis et immersifs, les cadrages variés d’une fluidité redoutable et les personnages hyper-expressifs.
Sous son encrage élégant et subtil, chaque case est un petit monde à part entière où il insuffle vie à chaque les personnages (fussent-ils des figurants de seconde zone).
En deux albums seulement, ce jeune dessinateur espagnol a mis ses pas dans ceux des grands.
Tout aussi subtil que le texte de Zidrou, il nous montre ce « petit peuple des vices », en évitant tout voyeurisme. C’est un comble (et une réussite), vu le sujet !
Pour finir, sa mise en lumière, tout en camaïeux ocres et bleutés, renforce l’ambiance datée sans en faire trop.
Chapeau Jordi !

Pour résumer

Après “Lydie”, Zidrou et Lafebre reviennent avec une nouvelle pépite. Voyage en apnée dans le petit monde interlope de la brigade des moeurs dans les années 30 à Paris, ils nous invitent à suivre Aimé, jeune inspecteur à la découverte des autres et de lui-même. Simple, tout en nuances et empathie, ce premier épisode (sur deux) de “La Mondaine” est un vrai coup de coeur !
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