Un ami m’a appelé l’autre jour pour me demander ce que je pensais de GreenGro qui surfe sur la vague de légalisation du cannabis au Colorado. Elle venait de passer de $0.05 à $0.5, un joli fois dix en quatre jours.
Désolé, mais je n’y connais rien en culture d’herbes folles, lui ai-je répondu. Et puis en suivant ce genre de mouvements, 9 fois sur 10 tu te prends un savon. C’est plus souvent l’effet Boomerang que Kiss Cool.
L’action a plus de doublé le lendemain de notre conversation, puis a chuté de -83% en quelques heures (ça peut faire mal un morceau de bois australien). Ce genre de produit est l’outil fantasme du chercheur d’or.
Les ruées vers l’or avaient lieu lorsque des nouveaux filons étaient découverts, quelques précurseurs ramassaient le gros du filon, puis ça passait dans le journal et des milliers de familles se précipitaient sur ces terres en espérant toucher le pactole, la majorité arrivait trop tard.
Comme mon ami apprenti trader.
Au XIXe siècle il y avait aussi les Cowboys. Dans la réalité la vie était dure pour les Cowboys, mais pour l’exemple je m’en tiendrais au mythe : l’homme aventureux, épris de liberté, courageux – déifiez-le à vos risques et périls.
Il y a des traders Cowboy du trading qui ont réussi. L’un d’eux est interviewé dans un livre de Schwager et dont le parcours m’a été détaillé par une connaissance est un vrai Cowboy. Il affiche des performances annuelles moyennes exceptionnelles sur deux décennies, mais pour y arriver il est passé par des années à +300% et d’autres à -70%.
Le Cowboy n’est pas là pour jouer petit, il est là pour prendre des risques, quitte à presque y perdre sa chemise parfois.
Sur 100 traders qui opèrent de la sorte, combien restent « survivent » ? Il est certain que bon nombre d’entre eux se font éjecter. S’ils ont une surface financière suffisante, ils remontent en selle pour un nouveau tour de rodéo. Ils vivent comme cela, ça colle avec leur personnalité et après tout, pourquoi pas.
La réalité est que la plupart des traders indépendants qui vivent du trading picorent les restes par si par là, sans cherche le jackpot instantané et sans faire le cowboy.
Nous sommes des poules. Je sais ça fait moins rêver. J’ai eut du mal à embrasser le concept, mais c’est la réalité.
Quand j’ai voulu faire « des coups » pour toucher le jackpot je me suis pris le retour de boomerang en pleine face. Quand je n’avais pas d’objectifs raisonnables et que j’étais trop gourmand, je rendais mes gains au marché. Je ne suis pas le seul d’après mes nombreux échanges avec des traders.
Même si ça ne fait pas rêver, regarder la réalité en face participe à notre croissance.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble