Magazine Cinéma
Hijacking
Publié le 17 janvier 2014 par DukefleedAu cœur de la complexité d’une prise d’otage
Au large des côtes somaliennes où œuvre de nombreux pirates, un bateau danois se fait arraisonner par des Somaliens armés jusqu’aux dents. La cargaison du rafiot, ils n’en ont que faire. Ils espèrent surtout tirer une rançon de 15 millions de dollars des otages. Le patron de la Cie danoise décide de mener les négociations malgré l’avertissement d’un spécialiste en la matière quant à la dureté psychologique d’un tel exercice. Mais l’homme, que l’on nous montre une scène au par avant faire plier habilement des clients sur un contrat, veut être aux commandes pour sauver ses hommes. On ne saura jamais si l’implication personnelle de cet homme tient seulement du défi à relever ou d’une réelle empathie pour ses salariés. Le film évite habilement cet écueil, le piège était trop gros. Le réalisateur évite tout manichéisme, considération psychologique afin de se concentrer essentiellement sur le poids des enjeux financiers lors d’une tractation, les conditions de détention et le traumatisme sur les protagonistes. Tobias Lindhom épure et dégraisse son film au maximum pour ne garder que la tension de la négociation. On est très loin des artifices américains ; ce film lorgne plutôt du côté d’une mode du moment le docu fiction. Ce film est donc d’un réalisme rigoureux ; de fait, il met son temps pour emporter le spectateur. Austère, mais sans artifice et scène d’action ; le suspense tendu est porté uniquement par un va-et-vient constant entre ravisseurs, détenus et patrons. Le mélo, les explosions spectaculaires, scènes musclées ; au placard, on est bien dans un film scandinave et non dans un blockbuster US ; certains le regretteront, mais c’est là sa réussite. Ce film aurait pu aussi se perdre dans le traitement des rapports « Nord/Sud », rapport de classes entre les nantis aux mains propres et les pauvres armés ; mais non, ce sera juste un bras de fer purement marchand. Lindhom ne prend pas le risque non plus de s’aventurer dans le propos politique ; un film, un sujet bien traité, pas plus ni moins ; c’est clair net et précis.Bien documenté, tendu jusqu’au bout… Très instructif…
Sorti en 2013