Le Président de la République, dans le flot de son discours libéral a de nouveau annoncé un coup d'accélérateur de la destruction de la démocratie locale avec pour objectif la réduction de la dépense publique. Suppression d'un tiers des régions et "digestion" des départements par les métropoles sont désormais évoquées comme de grands progrès par les dirigeants du conseil de simplification et du gouvernement. En Grèce, au plus fort de la crise, c'est à une réduction drastique de la démocratie que nous avons assisté sous l'impulsion de la troïka, par le biais du programme Kallikratis (réduction du nombre de mairies de 2/3, passage de 57 départements à 13 régions et compression des budgets des autorités locales…). Pour les marchés financiers, la démocratie locale est un obstacle, une perte de temps, une dépense inutile. Les services publics locaux assurant la réponse aux besoins quotidiens et la solidarité, eux, sont devenus une cible pour contenter les appétits du MEDEF. La décentralisation est désormais aux oubliettes avec la démocratie locale, tandis que l'Etat se réorganise autour de grands duchés.
Nos institutions sont en train de connaître des évolutions radicales que les citoyennes et citoyens se voient imposer. Ces évolutions éloignent les élus des citoyens, orientent les choix politiques autour des désirs des marchés, réduisent les espaces d'intervention démocratique. Il ne doit pas y avoir de modification de la démocratie sans démocratie et toute décision doit être prise par les citoyennes et citoyens concernés eux-mêmes. Nous appelons les citoyens et leurs élus à s'élever contre ces atteintes à la démocratie et à la souveraineté populaire.