Magazine Santé

STÉROÏDES: Quels utilisateurs, quels risques? – Psychology of Men & Masculinity

Publié le 19 janvier 2014 par Santelog @santelog

STÉROÏDES: Quels utilisateurs, quels risques?  – Psychology of Men & MasculinityL’usage de stéroïdes plus répandu chez des garçons et hommes maigres, insatisfaits de leur image corporelle, est fréquemment associé à des symptômes ou au risque accru de dépression. 2 études font ici le lien entre l’image corporelle des adolescents et des hommes jeunes, les troubles de l’humeur et l‘usage de stéroïdes. Leurs conclusions, présentées dans la revue Psychology of Men & Masculinity, appellent les professionnels de santé qui suivent des adolescents déprimés, à mauvaise image corporelle, à s’inquiéter de l’usage éventuel de stéroïdes.

Les adolescents qui pensent qu’ils sont trop maigres alors que leur poids correspond bien à un poids santé ont un risque accru de dépression à l’adolescence et à l’âge adulte, et même par rapport aux adolescents qui se voient en surpoids, selon les résultats de la première étude (1). Ces garçons qui se considèrent à tort comme en surpoids sont également plus à risque de dépression que les garçons de poids moyen, mais le risque n’est pas aussi important que les garçons qui se voient trop maigres.

Et, en conséquence, ces derniers sont également plus susceptibles d’utiliser des stéroïdes, conclut la seconde étude (2).

Le problème de l’image déformée du corps chez les adolescents et les jeunes adultes : Le Pr Aaron Blashill, psychologue à l’Hôpital général du Massachusetts et professeur à Harvard, auteur principal de ces 2 études explique que si les adolescentes ont tendance à rechercher une apparence mince, les adolescents et les jeunes hommes vont rechercher un corps plus musclé. Ceux qui se sentent incapables d’atteindre une image parfois réellement inaccessible souffrent et vont prendre des mesures «  drastiques  » comme la prise de stéroïdes.

·   La première étude a porté sur 2.139 garçons âgés d’environ 16 ans suivis pendant 13 ans dont 1.433 de race blanche, 513 de race noire et 235 d’origine hispanique. L’analyse montre que les garçons à poids moyen ou en surpoids, qui se perçoivent trop maigres, ont le plus haut niveau de symptômes dépressifs. Des résultats constatés donc jusqu’à l’âge de 30 ans.

·   La seconde étude montre également, sur 8.065 jeunes hommes, l’association entre une insuffisance pondérale autoévaluée et les symptômes dépressifs, la victimisation et l’usage de stéroïdes. Précisément, une autoévaluation de l’insuffisance pondérale est associée à une probabilité accrue de 70ù de l’usage de stéroïdes.

Les risques de l‘utilisation de long terme des stéroïdes : Les stéroïdes androgènes anabolisants, des médicaments qui comprennent l’hormone testostérone et/ou ses dérivés synthétiques, «  servent  » à augmenter la synthèse de certaines protéines et permettent ainsi de développer les caractéristiques sexuelles masculines secondaires, comme la force, la performance et la musculature. Si les effets négatifs de ces médicaments «  ne sont peut-être pas aussi prononcés  » -écrivent les auteurs- que ceux liés à l’abus d’autres médicaments, il a été démontré que les conséquences à long terme peuvent inclure des troubles cardiovasculaires, endocriniens, et psychiatriques sévères. Alors que leur usage est plus fréquent chez les hommes jeunes, qu’un adolescent sur 4 environ va en faire l’expérimentation, que l’usage sera d’autant plus prolongé qu’il commence tôt, identifier les adolescents consommateurs et les troubles associés à cet usage permet de prévenir les effets à long terme de l’abus de stéroïdes.

Des implications cliniques : Les auteurs appellent donc les cliniciens qui suivent des adolescents ou de jeunes hommes déprimés, exprimant par ailleurs le sentiment d’une insuffisance pondérale, à prêter attention à la propension à l’usage de stéroïdes. Et, pour les patients qui en prennent déjà, ils soulignent l’intérêt d’une intervention qui englobe cet usage et la prise en charge des symptômes de dépression. Pour aborder les préoccupations qui touchent à l’image corporelle, la thérapie cognitivo-comportementale s’est avérée efficace.

Source:Psychology of Men & Masculinity

(1)   December 23, 2013. doi: 10.1037/a0034618Body Image Distortions, Weight, and Depression in Adolescent Boys: Longitudinal Trajectories Into Adulthood

(2)   December 23, 2013 doi: 10.1037/a0032914 A Dual Pathway Model of Steroid Use Among Adolescent Boys: Results from a Nationally Representative Sample

STÉROÏDES: Quels utilisateurs, quels risques?  – Psychology of Men & Masculinity
Lire aussi: MUSCU: Les stéroïdes anabolisants dangereux pour la santé mentale -(Visuel © yanlev – Fotolia.com)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Santelog 71170 partages Voir son profil
Voir son blog

Magazine