Louise Hudon, La Sarre Dossier Santé, Santé mentale
Hospitalisée pendant plus d’une année pour dépression majeure, j’ai un diagnostic de maladie bipolaire. Le poème qui suit, c’est ma vie, mon vécu. Je suis forte malgré tout. Je combats les préjugés.
En me battant, je n’ai pas perdu mon emploi, sans jamais cacher ma maladie. Je suis entourée d’amis. J’ai un conjoint formidable. Tous ensemble, on peut s’en sortir.
Une personne sur quatre va souffrir de dépression. En Abitibi, nous battons un record de suicides.
Ce poème se veut un message d’espoir, mais aussi une sensibilisation pour la population qui ne comprend pas.
Mon poème est le reflet de ma réalité, même si elle n’est pas toujours belle.
Je n’oublierais jamais le jour où on a refusé de me louer un appartement parce que j’étais hospitalisée en psychiatrie. Par la suite, le propriétaire a changé d’idée, mais n’a jamais voulu me signer un bail.
SANTÉ MENTALE
Dans la cohue folle d’aujourd’hui
On nous réclame des produits
De plus en plus et sans arrêt
Pour l’employeur, son intérêt.
En courant sans nous limiter,
Sommant de ne pas s’arrêter,
La tension naissante pour nous,
On se sent tout à coup à bout.
Le corps nous lâche de partout,
Difficulté d’être debout.
Nos larmes coulent pour un rien,
Sentiment de ne pas se sentir bien.
On ne joue pas à l’incompris
Mais dans les yeux il y a un mépris.
Prenant cela pour une faiblesse,
Certains parlent aussi de paresse.
Si l’inexpliqué a du sens
Malgré le manque de connaissance
En ce qui a trait à l’être humain
On oublie de tendre sa main.
Surtout ne pas généraliser
Parlant de personnes épuisées.
De bons employeurs il y a.
Pour l’entourage, parfois ça va.
Beaucoup d’importance sur le temps
Pour chaque malade, c’est évident.
Prendre cela une heure à la fois,
Une bonne chose à faire quelquefois.