L’argent qui corrompt, l’argent qui achète, l’argent qui écrase, l’argent qui tue, l’argent qui ruine, et l’argent qui pourrit jusqu’à la conscience des hommes.
La phrase, célèbre, est de Mitterrand. Elle daterait du discours d’Epinay, en 1971. Je pensais, ironiquement, qu’elle datait du décès de Pierre Bérégovoy.
C’est cette prhase, qui m’est revenue à l’esprit, en lisant un article récent sur le blog de Seth Godin, où ce dernier évoque la même idée, sous une autre forme:
Simple concept with big implications: In small groups, money corrupts.
In environments that are built on personal interaction and trust among intimates, transactions based on money don’t increase efficacy, they degrade it.
Peut-on établir des relations au sein d’un petit groupe, basées sur l’argent? Ou bien l’argent n’est-il que l’intermédiaire entre des populations si ce n’est hostiles, du moins indifférentes au sort des unes et des autres? L’argent ne sert-il que de monnaie – c’est le cas de le dire – d’échange? Pour tarifer le commerce? Ou bien permet-il de construire une société durable, épanouie, sans rancoeurs ni animosités?
Mine de rien, cet article de Sth Godin en dit long. Paieriez-vous 10 ou 20€ à un ami qui fait un détour pour vous raccompagner, comme vous le feriez pour un taxi que vous ne reverrez probablement plus jamais? Evidemment non, vous risqueriez de le vexer, de le choquer, et de le perdre.
L’amitié, et l’amour, ne peuvent apparaître qu’à partir du moment où l’argent a été oblitéré de la relation entre les individus concernés. Faites circuler des ronds, et vous prenez le risque de tout voir s’effriter, un jour. L’argent est la rançon de la paix.