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Hollande: la baisse des impôts... pour tous !

Publié le 22 janvier 2014 par Juan
Mardi 21 janvier, devant un parterre de chefs d'entreprises de toutes tailles et de représentants syndicaux, dans le salon Murat du Palais de l'Elysée, François Hollande a adressé ses vœux aux "acteurs économiques et sociaux". La tournée continue.
Ce fut l'occasion de reparler encore une fois du fameux "pacte de responsabilité".
Et pour Hollande, d'en remettre une couche, la baisse des impôts... pour tous.

Droite tétanisée, gauche énervée
Depuis ses annonces du 31 décembre, la planète néo-lib s'esbaudit ou se frotte les mains. La droite est aussi tétanisée que la gauche énervée. François Bayrou réalise tout juste qu'il vient de se rallier... au mauvais camp, au mauvais moment.
On multiplie les sondages, les enquêtes, les débats pour ou contre. Mais a-t-on seulement progressé sur le dit pacte ? Non. Pas encore. On attend. Chacun se jauge.
Quelques grands patrons, les 100 plus grands du pays nous dit-on, ont fait passer quelques messages bien négatifs, bien peu coopératifs. Nous rapportions en effet lundi que l'AFEP voulait durcir les conditions de l'assurance chômage pour résorber le déficit de quelques milliards.
Le MEDEF lui-même fait quelque peu machine arrière. Pierre Gattaz, son président jadis si tonitruant, n'est plus trop sûr de rien. Du côté des syndicats, également présents dans la salle élyséenne ce mardi pour les voeux présidentiels, la CGT est la plus vindicative. Son secrétaire général Thierry Lepaon rappelle les 230 milliards d’euros d’aides et d’exonérations en faveur des entreprises, dont on peine déjà à comprendre les contre-parties.
Mieux encore, qui a trouvé un quelconque lien ne serait-ce que statistiques entre l'évolution du chômage (ou des embauches) et celui des charges cotisations sociales ?
Personne.
Hollande multiplie...
Mardi devant ces "acteurs économiques et sociaux", Hollande réclame des engagements, mais propose encore d'autres baisses de charges. Fuite en avant ? Ou accélération politique ?
1. Il promet que "toutes les mesures qui incitent à l’investissement  seront maintenues jusqu’à la fin du quinquennat".  
2. Les contreparties devront être explicitées: "Ces contreparties forment un tout avec le pacte, elles ne peuvent pas être dissociées, séparées, segmentées, elles sont le pacte ; (...) elles devront donc être définies dans le cadre d’une concertation impliquant les partenaires sociaux et associant aussi le Parlement ."
3. Il suggère encore davantage de réductions des prélèvements sur les entreprises: ": "une réflexion peut s'engager sur la refonte de l'ensemble des dispositifs d'exonérations de cotisations." Par exemple, il propose d'étendre le Crédit d'Impôt Emploi Compétitivité, ce paquet de 20 milliards d'euros annuels en rythme de croisière (10 milliards seulement cette année), qui fut financé pour moitié par une hausse de la TVA, pour moitié par des économies budgétaires. Ce CICE se calcule sur la masse salariale en-deça de 2,5 fois le SMIC. Mais ce n'est pas une "contrepartie". Pourtant, Hollande propose davantage, sans s'engager à ce stade: "Nous pouvons envisager d'augmenter le CICE", ou le "transformer purement et simplement en baisse de charges".
Encore des cadeaux au (méchant) patronat ?
... les cadeaux pour tous
Pas vraiment. Les cadeaux seraient... pour tous. On ne sait encore comment la chose sera financée. Chez Pierre Moscovici, on est persuadé que la croissance sera supérieure aux prévisions pessimistes. Mais pour l'heure, le climat des affaires est fragile. Certains ont toujours les yeux trop rivés sur d'obscurs baromètres qui servent de boussoles des temps modernes. Au pays des aveugles...
Du coup, Hollande s'impatiente: " la croissance est faible, (...) il n'y pas de temps à perdre sur le pacte de responsabilité ". En coulisses, l'Elysée propage l'idée d'une baisse générale des impôts... pour tous !
Ménages comme entreprises seraient concernés par de prochaines baisses d'impôts, et ce, dès l'année prochaine.
Aux Echos, un conseiller anonyme assure ainsi: "on va essayer de se mettre en capacité dès 2015 de pouvoir avoir une première baisse d'impôts". Et "si on fait un petit geste pour les entreprises, on fera vraisemblablement un petit geste pour les ménages".
Un "petit geste"...



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