Magazine Cinéma

A touch of sin

Publié le 22 janvier 2014 par Dukefleed
A touch of sinLa Chine moderne... cruelle
Ce film social très ancré dans la réalité de la Chine d’aujourd’hui s’appuie sur quatre personnages, quatre trajets de vie et quatre histoires différentes. C’est donc un film à sketchs où chaque personnage, son histoire terminant, semble passer le témoin à un autre pour trente minutes d’un trajet de vie aboutissant toujours à un paroxysme de violence. Et cette déclinaison nous semble pouvoir se décliner à l’infini. Tous ces personnages sont chacun dans son histoire une dénonciation de la Chine nouvellement convertie au libéralisme sauvage, aux inégalités ; tous, citoyens ordinaires, victimes d’exploitation et de misère se retournent brutalement contre leurs bourreaux voire eux-mêmes… et toujours dans une violence extrême et subite. C’est là que le parallèle fait entre Jia Zhangke et Tarantino a tout son sens ; dans ces longues scènes d’exposition précédant un déferlement de violence absolue. Chaque histoire de 30’ a donc son lot d’hémoglobine. Ce réalisateur chinois qui voit ses films interdits dans son propre pays montre au combien l’éveil éclair de ce grand pays à l’ultra libéralisme en une poignée d’année à concentrer sur une courte période toutes les horreurs que notre monde à mis des siècles à digérer. La violence du changement de société est venue percuter les individus la composant. Ce film n’est pourtant pas militant, l’intelligence de Zhangke est bien de nous montrer en filigrane tous les dysfonctionnements de cette Chine, s’interdisant toute démonstration trop pédagogique. Le film n’est en rien didactique. En fait, il évite aussi bien l’écueil du film à sketchs : l’aspect décousu. L’homogénéité de ces 2 heures 10 existe par le sujet qui traverse ces 4 histoires ; les protagonistes sont broyés par le système, déstabilisés, exploités jusqu’à ce que la corde casse.Honoré du prix du scénario à Cannes comme pour mettre en sécurité un metteur en scène banni dans son pays, ce pamphlet subversif est utile. Et puis les plans sont tous d’une beauté incroyable, une constante du cinéma asiatique. Et puis il amène à voir plus loin que la Chine elle-même, comme un hommage à tous les humiliés de l’ultra libéralisme.Le seul bémol à retenir de ce film est son côté redondant, peut être trois histoires auraient suffit au thème développé ici.
Sorti en 2013

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Dukefleed 11 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazine