Économie suisse : poids réel des banques et de l’industrie
Publié Par Kevan Saab, le 23 janvier 2014 dans SuisseNotre voisin helvétique est-il vraiment ce banquier des montagnes oisif ?
Par Kevan Saab.
En France, quand on évoque la vigueur de l’économie suisse, c’est pour immédiatement entendre maugréer un politicien ou un syndicaliste sur ce petit pays dont la richesse ne viendrait que d’un siphonnage méthodique de ses voisins par l’intermédiaire de ses banques et de sa fiscalité attractive.
Que nos amis helvètes se rassurent, il s’agit là d’un cas classique en politique française : on observe ailleurs la réussite d’un pays qui fait tout le contraire de ce que nous faisons, on en tire une explication socialo-compatible puis on referme le dossier sans plus attendre avant de se consacrer au prochain sujet de société qui défraie la chronique.
Ainsi, pour le Français moyen, les banques suisses nourrissent les fantasmes les plus fous. En fait, le secteur financier – banques et assurances comprises – représente environ 11,5 % du PIB, à comparer avec les États-Unis par exemple où le secteur pèse environ 8%, un chiffre un peu plus imposant, certes, mais très loin des 18,1% que représente le secteur industriel suisse à lui seul. Bref, avant d’être une place financière, la Suisse est une puissance industrielle.
Pour couper court aux idées reçues, analysons donc les données de production pour les appareils productifs de la France, de la Suisse, de l’Allemagne, du Japon et des États-Unis :
Que remarque-t-on ? Contrairement à l’appareil productif français qui s’est contenté de faire du sur place depuis 1995 – je vous laisse le soin d’imaginer le déficit d’investissement que cela représente – l’industrie suisse a progressé au pas de course devançant notamment l’Allemagne dont on louange pourtant à juste titre les capacités industrielles.
Bref, comme à l’accoutumée, les faits sont têtus, mais le politicien français l’est encore plus. Ainsi, pour lui le voisin helvétique restera à jamais ce banquier des montagnes oisif abritant dans ses coffres les fameux milliards manquant à l’appel chaque année pour équilibrer notre budget.
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