Pourquoi après avoir passionné le monde entier la bave aux lèvres, le cas de Schumacher n’interesse-t-il plus personne ? Est-il déjà mort ? Les médias ne sont-ils qu’une bande de suceurs de roues sanguines ? Et si au fond tout le monde s’en foutait au moins autant que n’importe quel accidenté sur le Dakar ? On ne le saura jamais. Alors un mois après le drame dont on ne sait plus trop s’il est passionnant ou non, il est temps de faire un bilan des performances : celles de Schumi dans le coma, celles des flics, des juges, des médecins et des journalistes. Un bilan pas fameux en tous points, heureusement que personne n’en a plus rien à battre.
Tout commence par un énième virage trop serré et soudain le baron rouge se retrouve enduit de sa couleur fétiche. Voici que Schumacher se crashe à 20km/h, le caillou était sans doute plus solide que l’aileron arrière d’Häkkinnen. Mais que faisait-il hors piste? Celle-ci devait être bien mal balisé pour que l’immense Schumi confonde l’asphalte et la barrière de pneus. Takuma Sato n’ayant pas été son copilote lors du choc, la lourde responsabilité de cet accident est désormais le fardeau de la station. Protections insuffisantes, secours trop lents, neige hypothermique, les défaillances sautes aux yeux, le coupable est trouvé. Cependant, certains témoins sont formels, la vitesse de l’idole des chauffards était excessive et son style n’était pas assuré, heureusement pour son comptable, sa vie l’était. Loin de sa gomme tendre, le grand champion ne serait qu’un simple amateur de piètre niveau, prenant le risque inconsidéré de s’aventurer sur une piste rouge. N’a pas sa troisième étoile qui veut. Le successeur de Fangio s’est pris pour Tomba, le fautif est trouvé. Une vidéo surgit alors de nulle part et vient disculper le héros de Milanello. Il allait bel et bien à faible allure, sortant de la piste uniquement pour aller porter secours à un maladroit ayants croisé les skis. Usant d’un chasse neige d’école, le dieu des saint-bernard essayait, à faible allure, de se porter à hauteur de l’infortuné glisseur. Le skieur accidenté allait sans doute trop vite, il était hors piste et ne maitrisait pas suffisamment le planté de bâton. Le responsable de la chute du maitre des pistes est trouvé. De nouvelles voix se lèvent dans la cohue entourant le chaos, ce serait le destin qui aurait mis le pilote K.O. Si Schumacher maîtrisait parfaitement les hautes vitesse, là n’était pas son seul talent. Il n’avait pas son pareil pour forcer les portes, se creuser un passage entre un muret est une voiture, entre une chicane et un adversaire, au risque de pousser ce dernier à la faute. Mais qu’importe les soucis des autres lorsque la victoire est au bout. Pourquoi jouer la sécurité quand on peut viser le podium? Schumi ayant causé des accidents, les dieux farceurs lui en auraient causé un en retour. Le destin et le Karma font leur entrée dans cette affaire, Alexandre d’Aphrodise et Tenzine Gyatso ont des noms assez barbares pour qu’il ne soit pas nécessaire de pousser plus l’investigation pour prouver leur culpabilité. Les derniers rebondissements de l’enquête font apparaitre certains faits à prendre en considération. Michael Schumacher était un skieur chevronné, qui allait au moment des faits, à une allure modérée, rendre secours à un individu qui venait de chuter. La piste était bien tracée, et le hors piste délimité. Une pierre est apparu sur son parcours s’en qu’il n’est pu la voir. Le responsable est trouvé, la malchance doit être condamnée.
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