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Les défis d'ATR face à ses succès

Publié le 24 janvier 2014 par Toulouseweb

ATR aura eu beau annoncer une hausse de 13 % de son chiffre d’affaires ŕ 1,63 milliard de dollars pour son exercice 2013, journalistes et analystes sont restés sur leur faim. Car on attendait de son président exécutif Filippo Bagnato, qu’il parle au moins un peu du projet de biturbopropulseur de 90 places dont le sujet revient –comme un serpent de mer- réguličrement sur le devant des discussions depuis le dernier salon du Bourget.
Avionneur dont les capitaux sont détenus ŕ parts égales par l’italien Finmeccanica et l’Européen Airbus Group (l’ex EADS), la question avait été posée ŕ Fabrice Brégier, le patron d’Airbus le 13 janvier dernier sur la possibilité de lancer un avion de 90 places. La réponse n’a pas dérogé ŕ celle qu’il avait déjŕ esquissée en juin 2013 au salon du Bourget : Ť je ne voie pas l’intéręt pour ATR de se lancer dans la production d’un nouvel appareil, ATR a un carnet de commande en hausse, et ŕ court et moyen terme, la priorité d’ATR est d’assurer la montée en cadence de la production ť. Ce qui, si on s’en rappelle bien n’est pas l’avis de l’autre actionnaire pilote d’ATR, ŕ savoir Finmeccanica Alenia Aermacchi qui avait annoncé au salon du Bourget, qu’avec ou sans Airbus, il poursuivrait le développement d’un appareil plus gros dont Filippo Bagnato est un fervent défenseur. Et c’est bien ŕ cause de ces différences d’opinion que les idées vont bon train sur un éventuel changement de gouvernance de l’entreprise afin qu’elle ne soit plus aussi dépendante de ses deux actionnaires de référence. L’avenir seul répondra ŕ ces interrogations.
En attendant, il est vrai qu’ATR connaît un regain d’activité auquel il y a quelques années on ne s’attendait pas… grâce sans aucun doute au moindre coűt d’exploitation des turbopropulseurs par rapport aux réacteurs plus énergivores. Ce qui en fait des appareils adaptés non seulement aux liaisons aériennes régionales et qui attirent de plus en plus de pays ŕ l’économie émergente. On remarque ainsi qu’en 2013 ATR a livré ses premiers appareils de la série 600 au Mexique auprčs d’Aeromar sans compter les livraisons ŕ Azul (Brésil) soit en direct, soit via GECAS de 9 ATR 72-600. L’Asie dans sa globalité se révčle aussi ętre un marché trčs porteur pour ATR.
Quelques analystes écriront que le nombre de livraisons d’ATR en 2013 a été un peu plus faible que prévu, mais il représente toutefois une progression de 10 exemplaires par rapport ŕ 2012 car le chiffre affiché est de 74 avions livrés. Quant aux commandes, elles battent des records avec 89 appareils commandés fermes (+ 20 %) sans compter 106 options prčs de trois plus qu’ŕ la fin 2012.
Mais qui dit croissance des livraisons, dit croissance des cadences, et c’est ce défi que son partenaire français lui demande de relever en temps et en heure (ce qui revient ŕ dire ponctualité, qualité et fiabilité de la chaîne des fournisseurs). Quant on sait que dans la plupart du temps la chaîne des fournisseurs d’ATR est la męme que celle d’Airbus, on peut comprendre que le bémol soit mis sur l’industrialisation d’un nouvel appareil, fut-il ou non de 90 places, pour ne pas perturber les cadences trčs soutenues chez les deux avionneurs.
Nicole B. pour Aeromorning

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