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Noï, La rizière, le bar, la brûlure

Publié le 26 janvier 2014 par Voyageurasie
Noï, La rizière, le bar, la brûlure
Ce qui suit n’est pas une fiction 
Station balnéaire, le soleil, la plage, les bars, la douce vie. Tiens, en parlant de bar il me revient ma rencontre avec Noï, amie d’enfance de mon épouse, Noï ? Une sacrée petite bonne femme. 
Flash-back 
Koh Machin, septembre d'une année Bouddhiste,
Mon épouse me demande s'il est possible d'héberger son amie arrivant d Issan le temps qu'elle trouve un toit, OK, pas de problèmes.
Le sur lendemain on la récupère au car de Bangkok ou elle avait fait une halte pour vendre ses bijoux, après une première partie : l'Issan - BKK, un périple de 1400 kilomètres 24 heures en bus deuxième classe, ventilo seulement, bonjour la fatigue, bien sûr existe des bus VIP, trop chers pour elle.
Sachant qu'elle vient pour travailler dans un bar faire la lady (*) je m'attends à voir débarquer une jeunette, que nenni, quarante ans un physique agréable mais loin des fantasmes occidentaux.
Faisant part de mon étonnement à mon épouse celle-ci m'explique que Noï  a deux fils à l'université et que son mari il y a trois mois a eu la fâcheuse idée de mourir noyé la tête coincée entre son tracteur et les pousses de riz,
Elle a vendu cette rizière qu'ils aimaient tant, mais somme insuffisante pour la suite, c'est long des études, et comme elle ne veut pas qu'ils aillent faire les Tchaona (**) a opté pour la solution la plus lucrative.
Je la verrais au bar, au bout de quelques jours, très professionnelle, très souriante et agréable avec les clients, rien d'une veuve, ça roule pour elle, pas de soucis.
Je la reverrais 6 mois après, un chemisier manches longues en période de canicule, lui demandant s'y elle n'avait pas chaud ainsi, sans un mot elle a relevé la manche gauche :
Une méchante et profonde brûlure du poignet jusqu'au biceps,
Irréversible, cause hôpitaux privés inaccessibles financièrement.
Un farang qui, pour vérifier une improbable théorie sur inflammabilité, lui a versé du Whisky enflammé sur ce bras.
Tu n'as pas porté plainte ?
Mai pen Raï qu'elle m'a dit, juste un peu plus dur pour trouver des clients, je demande un peu moins cher, plus de présence au bar pour assurer les revenus,
En solde en quelque sorte je dirais.
Sa richesse ?
Les photos des trois dans son portefeuille.
Alors ami virtuel, La prochaine fois que tu rencontres une Lady regarde si elle n'a pas une brûlure physique et même dans la négative dit toi bien (surtout si tu vois des tatouages) qu'il y a des brûlures de l'âme bien plus douloureuses.
Mais bon sang, c'est vrai qu'elles sont flamboyantes ces Lady's !
Marin'Bar, Paroles

(*) Lady bar, définitions :
Dico Thaïlandais : Femme qui fait consommer le client au bar et après négociation peut éventuellement soigner ton corps et tes démons intérieurs, pour un moment, une nuit, un jour ou + selon affinités bahtiennes.
Dico Français : entraîneuse.
Dico judèo - chrétien : Madeleine.
(**) Tchaona :
En période de repiquage ou fauchage du riz personne qui se loue à la journée,
Si tout va bien 5 à 8 € /jour, pluie et canicule inclus.
Causes à effets

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