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Un marketing au poil près

Publié le 26 janvier 2014 par Polinacide @polinacide
© 07rhino (Instagram)

La vitrine new-yorkaise d’American Apparel.
© 07rhino (Instagram)

Abonné aux scandales, American Apparel a encore frappé. Alors que les cabinets d’esthétique ne désemplissent pas de clientes souhaitant passer à l’épilation définitive, la marque américaine n’a pas trouvé mieux que de présenter sa nouvelle collection de lingerie à grands renforts de buissons. Même pas taillés, puritains s’abstenir. "Choquante", "perverse", ou tout simplement de "mauvais genre", la vitrine new-yorkaise déchaine les réseaux sociaux en posant une question non moins existentielle pour la gent féminine: avons-nous fait fausse route en nous lançant dans la guerre des poils ? Combien de pots de cire, d’épilateurs, de rasoirs et de temps précieux avons-nous perdu pour éradiquer le moindre soupçon de repousse? Tant d’efforts inutiles pour qu’il revienne à la mode, le bulbe fier et le cuir luisant. L’hiver n’en sera que plus doux, me direz vous. Si Ryan Holiday, le porte-parole d’American Apparel, affirme que l’initiative "souhaite lancer un débat sur la beauté naturelle et le "sexy"", de plus en plus de célébrités prônent les vertus du "retour aux sources", à l’instar de Cameron Diaz qui a troqué son maillot brésilien pour une version plus…"habillée". Avis aux aficionados. Au-delà du coup de comm’ assumé, le marketing choc de la marque semble faire écho au ras-le-bol qui s’élève dernièrement contre les diktats de la mode, dont les silhouettes retouchées ne cessent de renvoyer les simples mortelles à leur triste sort. Poilue tu es, poilue tu resteras, peu importe l’acharnement déployé pour le cacher aux yeux du monde. Scratch !

Cassant les codes, si l’électrochoc renvoie – non sans humour – à des origines animales mal assumées, pas sûr qu’il incite les femmes à en finir avec leur épilation  hebdomadaire et créer la rébellion. Tant mieux, car toute coquette vous le dira : il faut souffrir pour être belle. À défaut de faire pousser les poils, aucun doute qu’American Apparel verra ses ventes grimper le temps de trois semaines.


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