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La nuit je lis, je prends des trains à travers la plaine

Par Petroleuses
La nuit je lis, je prends des trains à travers la plaine On the road / f.agnelot / Canon AE1
En ce moment, les turbulences de la vie aidant, la nuit je pars vivre des histoires belles, douloureuses, épiques, incongrues, émouvantes ... La nuit je lis, je prends des trains à travers la plaine...
Avec Boris Razon, j'ai vécu la lente déchéance du corps, le sentant s'affaiblir , vivant la douleur  mais voulant croire à de l'hypocondrie jusqu'à la dégénérescence, la paralysie, l'humiliation d'être réduit à l'état de poulpe sous le regard des personnes aimées. Alors que la maladie (forme sévère du syndrôme de Guillain Barré) s'empare de ce corps inerte dans un lit d'hôpital, sous respirateur,  son esprit s'échappe et le mien avec. La raison vascille, le cauchemar infini et la descente aux enfers commencent. Voyage épique aux gré des hallucinations homériques, d'Ecully à Singapour, j'ai été avec lui meurtrière, j'ai vécu la guerre, l'amour, la violence....une éprouvante traversée des ténèbres, un plongeon dans les profondeurs de l'intime pour trouver la sortie,  celle du retour à la vie vers une lente guérison , une métamorphose.  Boris Razon  / Palladium / Editions Stock 
Avec Arnaud Cathrine, je suis partie  à contre coeur comme Aurélien, écrivain, le personnage de Je ne retrouve personne, régler la vente de la maison familiale en Normandie. Contre toute attente, le séjour se prolonge, prend la forme d'un questionnement personnel face aux fantômes du passé, à la recherche d'une vérité intime, d'une liberté d'être soi-même, d'une acceptation de sa singulaité quelqu'en soient les conséquences. J'ai interrogé avec Aurélien son histoire, teintée de mélancolie lumineuse  jusqu’à sonder les racines d’une solitude à la fois subie et choisie. Il est parfois difficile de se libérer des schémas familiaux, des amours inachevés, de ne savoir s'engager  autrement que dans l'écritureMais quel intéressant voyage que de s'abandonner au principe d’incertitude, de douter de soi au passé (re)composé et au présent le plus immédiat pour tenter d'assumer son goût des« chemins de traverse, des sentiers dépréciés »,et peut-être non pas retrouver quiconque mais  rencontrer enfin quelqu'un. Arnaud Cathrine / Je ne retrouve personne / Editions Verticales  Avec Hélène Gestern, j'ai accompagné son personnage, Hélène, sur les traces de sa mère, morte lorsqu'elle avait trois ans. Le silence familial a toujours laissé ses questions sans réponse. Une photographie de sa mère entourée de deux inconnus, retrouvée parmi les papiers familiaux l'incite à passer une petite annonce à laquelle Stéphane, vivant en Angleterre répond après avoir reconnu son père, un père qu'il a toujours senti distant.  Au fil de leur correspondance, de leur recherche, l'histoire jamais racontée, les secrets enfouis depuis si longtemps, vont réapparaître, laissant à la fois un goût amer et une envie d'aller jusqu'au bout, jusqu'à la vérité. C'est une magnifique réflexion sur le secret de famille et la mémoire particulière que fixe la photographie. Elle suggère que le dévoilement d'éléments inconnus, la résolution d'énigmes posées par le passé ne suffisent pas : ce qui compte, c'est la manière dont nous les comprenons et dont nous acceptons qu'ils modifient, ou pas, ce que nous sommes. Hélène Gerstein / Eux sur la photo / Editions Arléa C'est bon, non, quand les lectures nous bousculent, nous emportent dans un voyage qui n'est pas le nôtre et où pourtant on se perd sans retenue ? 

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