Depuis plus de vingt ans, la Norvège exploite des puits
d’hydrocarbure au large de ses côtes dans la mer du Nord. Les
redevances perçues s’accumulent dans un fonds souverain au bénéfice des
générations futures. En 2013, le fond a atteint l’imposante somme de 5,11
billions (mille milliards) de couronnes norvégiennes (près de 900 milliards $C),
ou un million de couronnes (plus de 175 000 $C) par habitant.
Quel contraste avec la situation qui prévaut au Québec. Non
seulement nous n’avons pas de fonds de prévoyance pour les mauvais jours, mais
chaque Québécois hérite d’une dette de plus de 55 000 $ (municipale,
provinciale et fédérale) à sa naissance.
Pourquoi une telle différence alors que le Québec bénéficie
de nombreux avantages économiques : abondance de richesses naturelles,
population éduquée, proximité du marché américain, etc.?
Il semble bien que la principale différence entre les
Norvégiens et les Québécois réside dans le style de gestion de l’État. En
Norvège, les
politiciens sont pleinement conscients qu’ils gèrent l’argent des
contribuables et adoptent des comportements de bons pères de famille. Cette
attitude prévaut autant dans la gestion de leurs dépenses personnelles que dans
la gestion de la fonction publique et des investissements.
Au contraire au Québec, les politiciens considèrent qu’il
faut profiter au maximum des fonds publics pendant qu’ils sont au pouvoir. Ils
se servent à pleine main dans le plat de bonbons. La seule règle qui prévaut
est celle de ne pas se faire prendre. Cette attitude domine autant la gestion
de leurs dépenses personnelles que la gestion des ministères et des
investissements. Il suffit de suivre les audiences de la commission Charbonneau
pour s’en convaincre. N’oublions pas que pour chaque enveloppe brune du côté
des bandits il existe une main tendue du côté de l’État.
De plus, comme pour nous faire oublier les abus et les
dérapages, les politiques de développement économique sont empreintes
d’angélisme vert. Mais l’angélisme, si électoralement rentable, nuit
considérablement au développement de l’économie.
La bourse du carbone et les limites d’émissions de CO2 qui
l’accompagnent nuisent à la compétitivité de nos entreprises. Déjà qu’elles
souffrent d’un déficit de productivité, cette nouvelle contrainte n’augure rien
de bon pour l’avenir.
Mais le plus ridicule est qu’on hésite encore à explorer le
potentiel d’une industrie pétrolière et gazière québécoise par crainte d’être
condamné par les disciples de la religion écologiste.
Gaspillage et frein au développement sont les ingrédients d’une
recette infaillible pour maintenir les Québécois dans une pauvreté relative.