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Max | De la noblesse, des généraux, de la guerre, de toute cette merde comme dirait Tardi

Publié le 27 janvier 2014 par Aragon

tardi146116103.jpgDans les pages "Loisirs" de mon cher SO Dimanche du 26 janvier, double page sur Jacques TARDI dont j'ai déjà parlé abondamment et qui est mon maître à penser s'agissant de la BD, des guerres en général et des généraux en particulier. Tardi est un maître même s'il m'engueulerait comme du poisson pourri s'il savait que je dis ça de lui.

C'est un maître sur la guerre de 14 en particulier comme Barbusse et Dorgelès le sont aussi. Tardi est à Angoulême du 30 janvier au 02 février dans le cadre bien sûr du fameux salon annuel de la BD. Je vais y aller, ça va de soi. Titre de l'expo " Tardi et la Grande Guerre".

Je vais pas jacter sur Tardi cet aprèm, pas envie, et impossible de le faire. Tardi est à voir et à lire un point c'est tout. Avantage décisif des auteurs de BD sur les "romanciers". Le faiseur de BD est lisible et visible. Et les BD de Tardi sur la guerre dite "Grande" sont à lire et à voir si on veut pas mourir con. Je pèse hyper mes mots en écrivant ça. Certains se gargarisent avec la guerre, l'esprit de sacrifice, la patrie, etc. Tout ce machin bidule. Lisez et voyez Tardi, lisez "Le Feu", "les Croix de bois", on en reparlera de l'esprit patriote, du drapeau bleu blanc rouge sang.

J'ai pas grand chose à dire aujourd'hui, y'a un visage qui me revient depuis que j'ai lu cet article sur SO, un corps maigre habillé, vêtu, revêtu d'un uniforme décoré de quatre étoiles. Un ancien patron. Va falloir que j'arrête d'écrire sur des choses nulles, mais ces choses ont été. Ce mec qui descend de sa bagnole, enfin qui descend façon de parler, qu'on fait descendre avec un putain de cérémonial, chauffeur déférent, qui s'incline le menton presque au sol devant le perron de l'État-Major de la 4ème Région militaire, caserne Xaintrailles de Bordeaux, c'est mon patron, on est en 74, je le regarde par la fenêtre de mon burlingue, deux étages plus haut, silence dans tout le bâtiment, tout le monde a les jetons, il est arrivé, il est là, il descend de sa charrette, il va monter les escaliers monumentaux du bâtiment avec légèreté et grâce. Notre putain de patron le général de corps d'armée, Hyacinthe IX Marie Joseph Henri Thibault, marquis de Quatrebarbes.

J'adore sa tenue, je me marre derrière ma fenêtre, jaune, pas la fenêtre. Son képi quatre étoiles sur la tronche, vareuse idoine mais il a un pantalon de cavalier avec ces ridicules oreilles de Mickey au niveau des cuisses, des bottes rutilantes en cuir noir, éperonnées, aux arpions et une longue cravache ça va de soi sous le bras. Se sent pas le mec. Se la pète même pas. L'est dans un autre monde : noblesse, cavalerie, royauté, voudrait refaire Crécy ou Azincourt et gagner cette fois-ci. Merde n'est pas de Quatrebarbes qui veut.

Je hais les généraux, et les hauts politiciens point à la ligne. Pourquoi ? Ils te disent un jour qu'il faut aller mourir. Tu y vas, t'es obligé. Alors que t'as une fille à aimer, un champ de blé blond à faucher, une vie à vivre. On vit dans un monde de cons. Je pense à toi mon pépé chéri, estropié, vie pourrie, qui envoya chier celui qui te proposait la Légion d'honneur cinquante ans après "la guerre", à toi Jacques Tardi qui la refuse aujourd'hui.

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Léo Ferré - Tu n'en reviendras pas par RIMBOWARRIOR


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