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Compromission

Publié le 12 mai 2008 par Deathpoe

Alors par la fenêtre, une tasse de café à la main, il ne me reste plus qu'à épier le ciel, y jeter mes yeux comme des billes qui ricocheraient sur les toits silencieux. Mes yeux s'habituent progressivement à la seule clarté de l'écran, et les premiers oiseaux commencent d'attendre l'aube. Qu'y aura-t-il après cela? Rien.
L'épuisement me rend le privilège du calme. Il y a deux heures, je parcourais les rues à la recherche d'un bar encore ouvert. Seuls les gyrophares d'ambulances qui ne m'emporteraient pas vivant répondaient aux phares qui tressautent sur les imperfections de la route. Peu à peu quantité d'émotions contradictoires me submergeaient. Pas un seul troquet ouvert, pas un seul. "Oh mon dieu, aie pitié. Je n'ai besoin que d'un verre, ne serait-ce qu'une gorgée de bière fraîche, rien que cela." Je ne souhaitais que fuir le centre ville et ses passants agonisants dans l'ennui.
Au présent-passé, je vais alors par l'errance, allant jusqu'à visiter les devantures des bars les plus misérables que je connaisse. L'un d'eux est en surbrillance. Je m'arrête pour regarder s'il y a foule, personne. Voilà, ce ne sont juste que des enfants de putain qui prennent plaisir à laisser les lumières allumées. Pendant une heure je tourne en rond dans l'espoir de pouvoir m'envoyer un verre ou deux. Juste ça, voilà tout ce que je demande. Et pas un putain de bon dieu de bar ouvert à cette heure. Encore une fois, il n'y avait plus qu'à repartir la queue entre les jambes.
En rentrant, la vision d'une souris galopant au milieu de la route mit fin à tous les tourbillons. D'un coup j'imaginai la terreur qu'elle pouvait ressentir, et cet horrible sentiment d'impuissance. Devant le miroir, mes yeux ne sont plus que rougeur, cernes et picotements. Les marques en-dessous de mon cou prennent une teinte mauve. Jusque quand serons-nous encore interrompus. "Bordel, tu as peut-être encore une chance de devenir quelqu'un." Peut-être.
Dans l'obscurité relative la fumée se tait contre les parois de la création. Il me semble que j'échouerai une fois encore. Il me semble qu'il me faille trouver de meilleurs exutoires. Si encore je savais m'arrêter et me contenter de ce que j'ai. Mais il en faut toujours plus. Plus loin, plus loin, plus loin.
Je termine de boire ma troisième tasse de café. Allumer une cigarette, s'allonger, et attendre l'aube.
The Doors "Shaman's Blues"
"Did you stop it to consider how it will feel,
Cold grindin' grizzly bear jaws hot on your heels?
Do you often stop and whisper in Saturday's shore
"The whole world's a Savior?"
Who could ever, ever, ever, ever, ever, ever ask for more?
Do you remember?
Will you stop, will you stop the pain?
(...)
He's sweatin', look at him…
Optical promise…
(Heh, heh, heh.)
You'll be dead and in hell before I'm born…
Sure thing…
Bridesmaid…
The only solution
Isn't it amazing?"


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