Magazine Humeur
Prenant argument de commenter un livre sur F. Hollande (« Jusqu'ici tout va mal » par Cécile Amar, journaliste au Journal du dimanche), Anne Sinclair Directrice éditoriale du Huffington Post, publie un long article (à lire ici) qui équilibre, en quelque sorte, le portrait du Président tracé par Mme Amar.Ce n'est pas un texte à charge ; ce n'est pas non plus un texte de complaisance. Peut-être veut-il être une approche sans véritable jugement définitif, ou, en d'autres termes, une manière de lui accorder encore le délai de sa mandature pour le juger plus profondément.Il me semble que ce portrait volontairement limité, peut s'accompagner d'autres remarques :F. Hollande subit de la même manière qu'Obama, le contre-coup des espoirs mis sur son arrivée. On oublie parfois que, la mandature 2012-2017 en pleine crise, était prévisible bien avant l'élection comme une « mandature pourrie » indépendamment du gagnant.Pourrie avant tout par la profondeur de la crise. Mais également par les années qui l'ont précédée, qui n'ont pas vu de correctifs des « problèmes français » se mettre en place. Et cela est plus clair encore pour une droite qui a préside et gouverné pendant beaucoup plus de temps que la gauche, sans véritablement s'attaquer à ces problèmes, aggravés par la forte augmentation du déficit des comptes du pays pendant la présidence Sarkozy.Ceci étant, les difficultés de F . Hollande tiennent certainement aussi à sa difficulté à communiquer. Sa manière de trancher seul les sujets, qu'aussi bien Mme Amar que Mme Sinclair mettent en évidence, en est un exemple parlant. Et elle est d'autant plus gênante que F. Hollande est arrivé à la fonction après M. Sarkozy, redoutable communiquant, peu fiable pour le contenu mais très efficace sur la forme et sur les résultats.Les français -et surtout les journalistes, relais qu'il a beaucoup et habilement manipulés- s'étaient habitués à cette communication omniprésente sur tous les sujets. Il était impensable de la réduire à peu à un moment de tensions aggravées par la crise. On peut mettre cette attitude, comme on le fait un peu trop, sur la différence de personnalité des deux hommes ; elle reste une erreur politique importante et, probablement, une des clés essentielles de la chute rapide et abyssale de popularité de F. Hollande.La nouvelle « étape » ouverte après la conférence du 14 janvier peut-elle changer quelque chose ?Un grand nombre des questions en jeu sont très techniques, ce qui ne facilite pas la communication. Si au moins elle est faite honnêtement et fréquemment pour pouvoir être relayée et expliquée par la presse, cela pourrait « adoucir » l'image, que seul un succès fort du « pacte » peut réellement faire remonter.Un sacré travail à accomplir!© Jorge