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Critique Ciné : Rock the Casbah, étouffante comédie

Publié le 29 janvier 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Rock the Casbah // de Laïla Marrakchi. Avec Morjana Alaoui, Nadine Labaki et Lubna Azabal.


Le film n’a rien de ce que le cinéma oriental peut faire de très bon. On est très loin de Caramel ou encore Et Maintenant On va Où ? mais malgré tout, il se dégage de ce film beaucoup trop sirupeux quelque chose d’assez agréable pour ne pas nous faire passer un mauvais moment. Le plus gros problème dans Rock the Casbah c’est finalement de tomber dans les extrêmes. Un coup il tente d’être drôle et un coup il tente de nous émouvoir. Le spectateur est alors surpris et ne sait jamais quel émotion faire ressortir. Tout cela est un problème, surtout dans une comédie dramatique qui aurait très bien pu jouer sur les deux tableaux sans pour autant tomber dans ce trop plein de sucre. Cela a beau être délicieux comme une pâtisserie marocaine, cela aurait mérité légèrement plus de subtilité. Surtout que le sujet de base de ce film avait largement de quoi satisfaire le spectateur. Entre l’aspect culturel plutôt sympathique et ce Tanger magnifique à l’écran, on ne peut pas non plus bouder son plaisir. Du coup, mon plaisir devant ce film joue lui aussi sur les extrêmes alors que l’on aurait pu se contenter d’un truc plus équilibré.
C’est l’été à Tanger. Une famille se réunit sur 3 jours dans la maison familiale suite au décès du père, pour se remémorer les souvenirs et partager sa perte, comme le veut la tradition musulmane. Il faut quitter les plages, les maillots de bain pour se vêtir de djellabas, réunir tout le monde et donner à la maison des allures d’enterrement. L’agitation est à son comble d’autant plus que cet homme n’a laissé derrière lui que des femmes. Tout va basculer avec l’arrivée de Sofia, la dernière des filles, celle qui a fait sa vie ailleurs. Actrice n’interprétant que des rôles de terroristes dans des séries américaines, elle arrive de New York après plusieurs années d’absence. Son retour va être le moyen de régler ses comptes avec ses sœurs et bouleverser l’ordre établi depuis toujours par ce patriarche. Entre rire et larmes, une hystérie collective va mener chacune de ces femmes à se révéler à elle-même...
Si je n’ai pas eu de problèmes pour rire occasionnellement, ce que je trouve dommage c’est que le film n’ait pas voulu être aussi émouvant qu’il aurait pu l’être. La thématique de la mort est tout de même un sujet difficile qu’il fallait traiter avec légèreté. Il est difficile de pleurer quand un film se force un peu trop. Rock the Casbah me donnait vraiment envie au premier abord. Le pitch était assez intéressant et en plus de ça le casting l’était tout autant. Notamment pour Lubna Azabal que j’aime beaucoup. Je ne suis pas un spécialiste du cinéma oriental et encore moins du cinéma marocain mais en tout cas, j’aime bien cette culture du partage. On est très loin de la culture européenne et c’est aussi pour ça que ce côté complètement dépaysant est tout ce que je peux aimer dans ce genre de film. Pour preuve, j’ai adoré des films comme ceux que j’ai pu citer plus haut et dans un registre totalement différent j’avais beaucoup aimé Marock (qui se déroule également au Maroc). Bref, tout cela pour vous dire que finalement, le problème de Rock the Casbah ce n’est pas du tout culturel. De ce point de vue là c’est même très réussi.
Non, le truc c’est que les maladresses et les quelques clichés que le film accumule n’aident pas à l’apprécier à sa juste valeur. On peut malgré tout dire que Laïla Marrakchi a tenté de faire un film honnête et plein de belles choses. C’est en tout cas comme que ça que je l’ai ressenti. Surtout que le film est trop brusque. Il n’aurait pas fallu passer de la comédie à ce côté sirupeux d’un seul coup avant de renchérir, etc. Le tout tombe donc dans tout ce que je trouve de plus médiocre dans le cinéma. Notamment dans le cinéma américain qui tombe énormément dans ce genre de trucs là. Sans parler de tous les clichés que l’on enchaine tout au long du film. Je me demande si le but n’était pas de faire de la publicité pour Tanger par moment avant même d’être un bon film. Les femmes de ce film sont pourtant sympathiques et l’on a envie d’apprécier tout ce qu’elles tentent de nous faire rire mais cela ne parvient pas à atteindre le spectateur durant l’heure et demie de film. Par moment cela brille, fort heureusement.
Note : 5/10. En bref, un film décevant qui aurait pu être bien mieux que ce recueil de clichés mélangeant les extrêmes dramatiques et comiques. Malgré tout, il y a du coeur là dedans et puis Tanger est mis en avant avec une certaine beauté, pourquoi bouder.


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