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Le jour où Copé a pris peur de l'extrême droite.

Publié le 30 janvier 2014 par Juan
Le jour où Copé a pris peur de l'extrême droite.Rarement avions-nous entendu pareille bêtise. Et pourtant, il fallait s'interroger. Ce joyeux internet nous permet de découvrir de près un paquet de racailles neo-fascisantes et autres dérapés en pleine "crise de civilisation".
Depuis quelques jours, on s'interroge donc, interloqué, sur ce qui a pu pousser des parents à suivre les consignes de quelques radicaux d'extrême droite appelant à retirer leur progéniture de l'école au motif que l'apprentissage de l'égalité entre hommes et femmes serait une forme d'apprentissage de l'homosexualité. Une centaine d'écoles étaient concernées, sur 48.000. L'appel au boycott des écoles comprenait le message suivant:
"Le choix est simple, soit on accepte la “théorie du genre” (ils vont enseigner à nos enfants qu'ils ne naissent pas fille ou garçon mais qu'ils choisissent de le devenir !!! Sans parler de l'éducation sexuelle prévue en maternelle à la rentrée 2014 avec démonstration et apprentissage de la masturbation dès la crèche ou la halte-garderie…), soit on défend l'avenir de nos enfants."
Il y a donc des gens qui pensent que l'hétérosexualité ou l'homosexualité "s'apprennent". Différentes études sur l'homophobie nous ont fait comprendre qu'on apprend plutôt le contraire, l'homophobie, à force de clichés et de comportements contraints. L'homosexualité se réprime, encore aujourd'hui. Un récent rapport de l'éducation nationale détaillait ces discriminations homophobes.
Il y avait encore des gens pour confondre la défense de l'égalité Femmes/Hommes avec une prétendue confusion des genres et de la sexualité. Pourtant de ces sujets, il n'était nul question à l'école.
Mercredi matin sur Europe 1, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des Femmes fut claire et simple. Elle a rappelé combien celles et ceux qui prétendent que nos instituteurs vont apprendre la confusion des genres racontent n'importe quoi ("On ne parle aucunement de sexualité"). Vincent Peillon l'avait aussi rappelé.
“J’ai lu des choses comme le fait qu’à l’école, on apprendrait aux petits garçons à devenir de petites filles. Tout cela est absolument faux."
Cet appel au boycott ne repose sur rien d'autre qu'une crétinerie qui en dit long sur la trouille, l'insécurité, la perdition intellectuelle de ses auteurs.
Une crétinerie terrifiante, initiée par une certaine Farida Belghoul, proche d'Alain Soral. Cette dernière participait l'été dernier à une conférence avec le sieur Soral, au théâtre de la Main d'or, le même qui accueille les spectacles de Dieudonné (cf. photo).
Triste fut alors l'attitude du maire de Meaux, par ailleurs député ET président de l'UMP. Jean-François Copé, puisqu'il s'agit de lui, avait déclaré lundi quand les premiers absentéismes de quelques élèves étaient relatés par les médias:
"Je suis choqué par la théorie du genre et je comprends l'inquiétude des familles. La priorité de l'école doit rester les savoirs fondamentaux."
Dans sa ville, rapporte l'un de nos confrères, quelque 20% des élèves étaient absents lundi. Rien que ça ! "Jean-François Copé fait le pari de la peur, du fantasme, de l'inquiétude des parents et je trouve que cela ne le grandit pas" lui rétorque Najat Vallaud-Belkacem.
Du coup, Copé, deux jours plus tard, s'inquiète enfin et fait volte-face après cette interpellation.
Il était temps.
"Je condamne sans nuance toutes les mesures de boycott de l'école, et notamment le principe d'une « Journée de Retrait de l'Ecole », fondé sur des rumeurs aberrantes." Jean-François Copé

Lire aussi, chez les consoeurs et confrères:


Théorie du genre : "pas de sexualité dans le... par Europe1fr

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